On efface tout et on recommence? (Genèse 7,1-16)

2024-02-01

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Seul juste «à voir» parmi cette génération corrompue (1), c’est le moment pour Noé d’entrer dans l’arche avec les siens. Le Seigneur l’y invite pour la seconde fois. Ces nombreuses répétitions donnent un peu le tournis, mais sont des traces des différentes rédactions qui se sont entremêlées avec les différences que l’on sait par les travaux de la critique textuelle. La construction est achevée, et c’est le Seigneur qui ferme la porte (16). Il met ainsi lui-même la dernière main à l’ouvrage. Ainsi cachés par «la vertu secrète de Dieu» (l’expression est de Calvin), c’est un gage de sécurité pour les vivants, les assurant que ce lieu les préservera de la destruction. Outre les pluies torrentielles, le déluge est décrit selon une conception courante du Proche-Orient ancien: la terre et l’air sont entourés par des masses d’eau (voir 1,6). Ainsi, les eaux d’en haut et d’en bas s’effondrent et s’engouffrent sur les êtres et les bêtes et les font périr par l’eau, là où le souffle de vie ne peut survivre. Etouffer ainsi le souffle de vie des êtres ajoute une dimension intime et spirituelle à cette destruction. La vie dans ce qu’elle a de plus précieux est anéantie. La blessure est à la mesure du mal, mais la guérison encore lointaine.

Eric Imseng

Prière:  

Dans les heures sombres de notre vie, tu demeures au cœur de notre être, Seigneur. Tu les apaises et les restaures. Ton arche est désormais au plus secret de notre cœur. Dans l’espérance que ton Fils a éveillée en nous.