La foi qui édifie (Genèse 6,9-22)

2024-01-31

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Après une note qui donne à Noé le juste une descendance, le récit revient sur ce que Calvin a nommé la capacité de l’humain à s’entre-nuire. La formule est aussi élégante que réelle, mais la coupe est pleine (13)! Nous assistons alors à l’entretien de Dieu avec Noé et des instructions qui ont suscité bien des imaginaires. Et il ne discute pas, il s’exécute. Le texte semble d’ailleurs y mettre une certaine emphase: c’est ce que fit Noé; il fit exactement ce que Dieu lui avait prescrit (22). L’obéissance du juste paraît ici une application méticuleuse plus qu’une confiance intime. Mais que signifierait alors le témoignage de la lettre aux Hébreux que nous avons évoqué hier? Sans doute faut-il lire la foi de Noé par ce qu’elle en dit: son obéissance à réaliser des oracles, alors que la nature qui l’entourait ne laissait rien présager de la suite. Il a pris Dieu au sérieux (He 11,7). Mais quel étonnant tableau de l’un qui travaille à construire alors que l’autre se prépare à détruire. Le moment d’entrer dans l’arche arrive et j’entends, dans la promesse de Dieu de faire alliance avec Noé, un apaisement à la perspective angoissante de cette épreuve qu’il traverse et qui va s’intensifier.

Eric Imseng

Prière:  

Dans mon angoisse, je criais: Seigneur! Au secours! Il a entendu ma voix. Il n’est pas resté sourd à mon cri. La terre est secouée sur ses bases. J’ai bien cru que c’était fini. Le Seigneur a été pour moi une brèche dans le mur. (Psaume 18 – Stan Rougier)