Dieu ne croit pas à la fatalité (Juges 2,6-23)
2022-06-15
Cette deuxième introduction au livre des Juges n’a pas de mots trop durs pour dire la déchéance d’Israël. Si les générations qui ont vu toute l’œuvre que le Seigneur avait faite ont encore su manifester leur gratitude, il en est allé tout autrement avec les générations suivantes: au temps de la reconnaissance a succédé le temps de la désobéissance et des offenses envers Dieu. Tout au long du livre des Juges, on retrouve le même schéma: Israël se détourne de son Dieu qui, dans sa colère, le livre à des ennemis: En proie à la détresse, Israël fait alors appel à Dieu qui, toujours à nouveau, suscite des juges pour délivrer Israël de ceux qui le tourmentent; mais, une fois sauvé, Israël retourne, plus gravement encore, à son infidélité passée. Et ainsi de suite… Cette histoire se répète, lorsque des croyantes et des croyants, par peur ou par désir de pouvoir, trahissent Dieu en l’asservissant à leurs seuls intérêts. Mais c’est aussi la raison pour laquelle le livre des Juges, dans son étrangeté même, ne cesse de retentir comme un appel; en effet, à travers lui, il nous est dit, aujourd’hui encore, que Dieu n’acceptera jamais que les siens s’égarent loin de lui. Jusqu’à risquer le ridicule, il ne cessera de les exhorter à rester enfin sur le chemin qu’il leur a ouvert et à trouver l’apaisement dans le pays qu’il leur a offert.
Philippe Nicolet
Prière:
Seigneur, nous ne voulons pas simplement te dire notre reconnaissance, mais nous te demandons aussi de ne pas nous oublier quand nous cessons de penser à toi.
