Vos lieux de culte Église 29

L’aumônier est en relation avec au moins quatre lieux : Son Eglise d’appartenance, le travail en MiCo chapeauté par un Conseil (CADEMS ou CAHOSP), la Zone d’aumônerie où il collabore (sous la responsabilité du CADEMS et du CAHOSP), les différents établissements qu’il dessert. Il s’agit ici de définir quel lieu assume quels frais de fonctionnement.

1. Répartition des frais

a) À la charge de l’employeur

Chaque Eglise a ses propres règles quant aux outils de travail mis à disposition des aumôniers et aux défraiements qui leur sont accordés.

L’employeur assure la formation continue des aumôniers, selon les règles en vigueur. Les livres et documents faisant partie d’un module de formation sont payés par l’employeur.

Les aumôniers EERV reçoivent un forfait informatique, téléphonie, internet et transport. Ils doivent se référer à l’annexe III de la CCT entrée en vigueur en 2017. À noter que le forfait transport est valable pour les déplacements sur le canton. Si l’aumônier doit exceptionnellement sortir du canton pour une mission spéciale quelconque, ces frais lui sont remboursés, en plus du forfait.

Les aumôniers ECVD reçoivent un forfait téléphonie, internet et transport. L’employeur fournit l’ordinateur.

Lors de certains travaux qui engendreraient des frais de consommables (papier, cartouches d’encres, timbres-poste, etc.) que le collaborateur ne pourrait pas assumer et qui ne pourraient pas être pris en charge par les établissements (voir ci-dessous paragraphe c), il peut se rendre au siège de son Eglise pour les effectuer.

b) À la charge du CADEMS et du CAHOSP

Tous les éléments à la charge du CADEMS et du CAHOSP doivent être budgétisés. La date de remise des éléments au CADEMS et au CAHOSP est fixée au 15 avril de chaque année. Le CADEMS et le CAHOSP valident les éléments avant le 15 mai.

Eléments généraux à charge des Conseils œcuméniques :

- Secrétariat du CADEMS et du CAHOSP.

- Frais de séminaires et de représentations.

- Cotisations de membres liées à des missions confiées par le CADEMS ou le CAHOSP.

- Documents généraux nécessaires à la mission (Concept d’aumônerie, présentation de la mission).

- Journées cantonales.

- Parcours de sensibilisation et de formation des bénévoles.

Eléments spécifiques à chaque zone d’aumônerie :

- Frais de coordination de la zone d’aumônerie.

- Projets transversaux. Chaque zone d’aumônerie peut élaborer des projets transversaux. Une fiche projet doit être établie et transmise au conseil œcuménique concerné. Une ligne budgétaire figure dans la fiche projet. Vous pouvez télécharger la fiche projet ICI.

- Pour les projets existants, il n'est pas nécessaire d'établir une nouvelle fiche. Les aumôniers d'une même zone d'aumônerie définissent ensemble leurs besoins budgétaires durant le mois de mars de chaque année.

- Le moment venu, pour l'établissement des notes de frais, pour le CADEMS, utilisez ce formulaire, et pour le CAHOSP, utilisez ce formulaire. Vous envoyez le formulaire rempli à votre responsable pour validation et transmission à la comptabilité.

c) A la charge des EMS, des hôpitaux et des cliniques

Dans un certain nombre de situations, les activités d’aumônerie sont assimilées à celles des services d’animation (célébrations, groupes de parole). Dans l’idéal, les projets du service d’aumônerie devraient être élaborés avec les institutions. Ici, tout est question de négociation. Dans certaines conditions, une convention est établie avec l’établissement.

Voici quelques éléments pouvant être à la charge des établissements :

- Un produit à destination des bénéficiaires devrait être à charge de l’établissement, par exemple les photocopies ou le matériel d’animation.

- Un local ou au minimum un casier. Un lieu pour les entretiens confidentiels.

- L’équipement spécifique à l'activité d’accompagnement et aux célébrations.

- Les badges, l’accès au système de communication et d'information.

- Les blouses, habits de travail exigés par l’établissement.

- Les formations internes.

- Repas au prix du personnel quand c’est possible.

- etc.

 

2. Collectes et dons

Depuis 2006, les collectes de services funèbres présidés par des ministres cantonaux sont versées à la caisse cantonale. Avec la création du CADEMS et du CAHOSP, il a été décidé que les collectes des cérémonies d’adieu présidées par des ministres MiCo sont versées sur le compte du CADEMS ou du CAHOSP. De même, en ce qui concerne les dons.

Les IBAN et les codes QR se trouvent ICI.  Onglets « Soutenir le travail d’aumônerie ».

 

3. Situations particulières

Localement, il existe différentes initiatives de la part des paroisses, des Régions EERV et des UP. Le fait que les postes d'aumônerie soient gérés dans le cadre des MiCo ne doit pas avoir d’impact négatif sur ces initiatives locales.

Il s’agit ici de dissiper quelques malentendus.

Le travail en MiCo vise plusieurs objectifs, on peut en citer quelques-uns : Favoriser la collaboration entre les Eglises, avoir un référentiel de compétences commun pour les aumôniers et proposer les formations ad hoc, travailler par subsidiarité lorsque c’est possible, créer de la transversalité entre le monde de la santé et celui de la solidarité (une partie de la solidarité se fait à un niveau cantonal, une autre partie se vit localement), être un partenaire profilé pour l’accompagnement spirituel des bénéficiaires dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire.

L’aumônerie de la santé ne doit en aucun cas devenir une tour d’ivoire. La collaboration avec les structures ecclésiales locales doit être maintenue, voire développée.

C’est pourquoi, les MiCo ne reprennent ni les initiatives locales, ni leur budget.

C’est le cas par exemple des relations avec les Associations d’animation spirituelle et leur soutien, les conventions locales avec les institutions, les forums séniors, les groupes visiteurs locaux, etc.

Nous encourageons les communautés locales à entretenir des relations avec les institutions se trouvant à proximité, en dialogue avec les aumôniers.

Par contre, les MiCo mettent à disposition leur expertise, et on peut à tout moment y faire appel.

Plusieurs EMS ont souhaité renforcer l'accompagnement spirituel dans leur établissement. Pour ce faire d'autres acteurs sont engagés. Ils le sont sous trois formes : Au travers d'Associations d'animation spirituelle, par le biais de conventions avec les Eglises, ou en engageant directement un nouveau collaborateur.

Dans de nombreuses institutions, depuis leur création, un accompagnement spirituel sous différentes formes est offert à leurs bénéficiaires.

Dans le canton de Vaud, les premières initiatives d’animation spirituelle dans les EMS datent des années 1960. Mais ce n’est qu’au début des années 1980, que, dans ce canton, on s’interroge sur la place de cet accompagnement. A cette époque, cela concernait 118 EMS qui accueillaient 5000 résidents.

C’est ainsi qu’en 1983, l’Association vaudoise des EMS (AVDEMS -- devenue par la suite HévivA), l’Etat de Vaud et les deux Eglises officielles nomment un groupe de coordination pour éclaircir la situation. Il s’agira du professeur Claude Bridel et de Mme Françoise Couchepin. Leur travail a permis de concrétiser cette intuition de vouloir offrir « un plus » aux résidents des EMS. Un plus par rapport à des « prestations de base » assurées par les ministres des deux Eglises, un plus par rapport à une population sans appartenance à une des deux Eglises mais avec des besoins spirituels pour autant, un plus par rapport à une vision traditionnelle de la personne âgée qui commence à être modifiée par toutes les découvertes d’une gérontologie qui prend son essor.

Ce travail a débouché sur l’engagement des premiers animateurs spirituels, en 1986, dans la région de Montreux et dans le Nord de Lausanne. Puis suivrons l’Ouest de Lausanne en 1987, Vevey, Nyon et Pully en 1988.

Les associations se sont fédérées et ont formé la FOPIEMS (Fondation pour la pastorale interconfessionnelle en EMS). La mise en œuvre de ce système était basée sur des financements venant de l’Etat, des paroisses et des EMS.

Au final, la FOPIEMS comportera 12 associations. Mais même au plus fort de leur activité, elles ne couvraient pas tout le canton. Finalement, celle de la Broye s'est dissoute en janvier 1996. Celle du district d’Aigle a vu les paroisses catholiques se retirer. L’association du Nord vaudois a enregistré en 1997 la démission d’un important EMS.

Les années 1990 sont marquées par les grandes économies et restructurations de l’Etat de Vaud avec les plans Orchidée. C’est dans ce contexte qu’en 1998, l’Etat décide de ne plus subvenir aux Associations d’aumônerie du canton. Sans cette manne, la mission ne pouvait pas être poursuivie. La FOPIEMS est dissoute en 1999.

Parallèlement, en 2000, l’Eglise réformée (EERV) crée des postes d’aumôniers dans la perspective de couvrir tous les EMS du canton. Mais les prestations d’aumônerie offertes par les Eglises sont moins importantes que celles de la FOPIEMS. C’est assez logique puisque les EMS ne participent pas au financement de l’aumônerie.

S’interrogeant sur l’usage à faire de la subvention qu’elles versaient à la FOPIEMS, plusieurs Associations décidèrent de continuer leur service en se restructurant. Cinq associations survivront, La Côte, Morges, Pully-Lutry, Vevey et Montreux, salariant six animateurs spirituels (env. 3 ETP). Le financement de ces postes était donc assuré par des contributions des EMS qui désiraient bénéficier de ce service, par une aide variable des Eglises et des dons. Ce système perdurera jusqu’à aujourd’hui.

L’application de la nouvelle Constitution vaudoise débouche en 2007 sur les Missions exercées en commun (MiCo). Dès lors, les deux Eglises (EERV et ECVD) se coordonnent pour offrir ensemble un service d’aumônerie. Elles mettent à disposition 16 EPT pour desservir 135 établissements.

Les associations ont donc poursuivi leur mission parallèlement au service d’aumônerie offert par les Eglises. Finalement, les deux associations de l’Ouest ont fusionné pour former l’ASPIR, et les deux associations de l’Est ont elles aussi fusionné pour former l’Association pour l’animation spirituelle des EMS de l’Est vaudois. Une 3e structure a perduré dans le Lavaux, en partenariat avec l’Eglise réformée.

Parallèlement au travail des Eglises et de ces trois associations, plusieurs EMS ont engagé leurs propres animateurs spirituels, et plusieurs fois dans le cadre d’une convention avec les Eglises. Aujourd’hui, il y a 45 EMS qui d’une façon ou d’une autre participent financièrement à un accompagnement spirituel, en complément à celui offert par les Eglises.

En tout, sur le terrain de l’accompagnement spirituel, nous pouvons compter sur 16 EPT par les Eglises et 8 EPT par les EMS.

La mission de l’animateur spirituel a beaucoup évolué depuis ses débuts.

Il faut se replacer dans les années 1980. Les EMS étaient des maisons de retraite accueillant des personnes qui ne voulaient ou ne pouvaient plus rester à domicile. L’âge moyen des résidents étaient beaucoup plus bas qu’aujourd’hui, leur état de santé était meilleur et les troubles cognitifs étaient moins fréquents. L’action des paroisses par leurs ministres et par des bénévoles consistait essentiellement à célébrer des cultes et des messes, et à accompagner les personnes en fin de vie.

Les animateurs spirituels ont été engagés pour faire des visites aux résidents sans distinction de confession, mais la plupart du temps leur action était colorée par leur appartenance protestante ou catholique.

Quand les Eglises ont mis progressivement en place l’aumônerie des EMS, la question s’est posée du rôle de chaque intervenant. L’articulation entre le travail des animateurs et les aumôniers s’est faite en règle générale de façon harmonieuse, mais une clarification des rapports dans certains endroits s’est imposée.

Aujourd’hui, les EMS attendent de leurs animateurs un accompagnement spirituel sans teinte religieuse, ouvert à tous. Malheureusement, la notion d’accompagnement spirituel est difficile à définir et varie d’une direction d’établissement à l’autre. Le principal défi aujourd’hui se situe à cet endroit.

En ce qui concerne les aumôniers, la question est moins épineuse, bien que présente. Pour un pasteur, un diacre ou un prêtre, dans la mesure où le résident identifie l’aumônier, il sait qu’il a affaire à un religieux et peux préciser ses attentes en fonction de cette donnée. Pour les agents pastoraux catholiques et les animateurs d'Eglise réformés, c’est moins simple. Mais comme ils sont envoyés par leur Eglise, une forme d’adaptation se produit.

L’aumônerie des EMS a refusé de donner le titre d’accompagnant spirituel à ses professionnels et a souhaité conserver celui d’aumônier, pour éviter d’augmenter la confusion sur le terrain. Ce choix permet de clarifier un peu le rôle des aumôniers face à celui des animateurs spirituels. Ils n’ont pas la même fonction même s’ils participent conjointement à l’accompagnement spirituel des résidents.

Sur l'Arc lémanique, il existe deux associations d'animation spirituelle : L'une sur l'Ouest du canton et l'autre sur l'Est.

Elles offrent un accompagnement spirituel, des groupes de parole, et recueillements dans un esprit oecuménique.


Association pour l'accompagnement spirituel en EMS de la Côte (ASPIR)

Animatrice et animateur : Mme Elena Frey et M. Moacir Lacerda Baia.

Ils interviennent dans le cadre des EMS suivants : Fondation Baud à Apples, Hôpital d'Aubonne, Les Tilleuls à Arzier, l'EMS Bellevue à Begnins, Le Chêne à Gland, La Clairière à Mies, La Clef des Champs au Mont-sur-Rolle, Le Parc de Beausobre et Nelty de Beausobre à Morges.

Contact: 
Mme Arlette Coulon, présidente
Rue Saint-Laurent 21
1176 St-Livres
Tél : 021 808 56 61 (secrétaire) ; 021 806 18 47 (présidente)

Visiter le site


Association pour l’animation spirituelle des EMS de l’Est vaudois

Animatrices : Mmes Michèle Bader, Marianne Gerber, Véronique Julier et Patricia Rey.

Elles interviennent dans le cadre des EMS suivants : Château de Novales, Le Maillon et Les Rosiers à Blonay, Jolis-Bois à Chamby, La Colline à Chexbres, Beau-Site, Burier, Coteau-Muraz, Gambeta et Montbrillant à Clarens, La Résidence du Léman à Corseaux, Odysse à La Conversion, Les Arcades et le Marronnier à Lutry, La Résidence du Pèlerin au Mont-Pèlerin, Eaudine, Laurelles et Palmiers à Montreux, Haute-Combe, Le Home, Nos Pénates, Pré de la Tour, Pré Pariset et Rive Château à Pully, Beau-Séjour à Vevey, Home Salem à Saint-Légier.

Contact: 
M. Henri Boiron, président
Rue des Communaux 2
1800 Vevey
Tél : 021 925 90 01

Plusieurs établissements ou groupes d'établissements ont signé une convention avec les Eglises


 

Lavaux

Animateur : M. Mazin Astefan

Ils intervient dans les EMS suivants : Arcades, Home, Marronnier, Nos Pénates, Odysse, Pré de la Tour, Pré Pariset, Rive Château.

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EMS Plein Soleil

Intervenante : Mme Valdonė Kupsienė

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EMS Silo

Intervenante : Mme Claudine Masson-Neal

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SPAH La Paix du soir

Intervenante : Mme Anna Maria Cruezer

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Consignes remises aux Pompes Funèbres et aux Directions des EMS (et par eux si nécessaire aux familles des résidents décédés)

A quel ministre s’adresser ?
Habituellement, c’est l’employé des Pompes Funèbres qui contacte le ministre qui assurera l’accompagnement de la famille. Les Pompes Funèbres veilleront à mettre en œuvre les deux principes ci-dessous:

  • En règle générale, les Pompes Funèbres prennent contact avec le pasteur/diacre du dernier domicile du défunt avant l’entrée dans l’EMS.
  • Il est possible de déroger à cette règle quand la famille a un souhait particulier et que le ministre (pasteur/diacre/aumônier) est disponible.

 De cette façon, les familles et les pompes funèbres sont assurées de disposer d’un ministre pour présider le service funèbre. Si ce dernier devait néanmoins se trouver empêché, c’est à lui d’indiquer par qui il a prévu de se faire remplacer.

  • Depuis plusieurs années déjà, la répartition des ministères dans le cadre de l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud amène à préciser la manière d’organiser les services funèbres des résidents des EMS ou établissements assimilés.
  • La présente démarche veut simplifier la procédure mais surtout tendre vers une meilleure cohérence pour le suivi des familles. Elle veut aussi éviter que, soit le pasteur de la paroisse sur le territoire de laquelle se trouve un EMS, soit l’aumônier de l’établissement, ne soient submergés de demandes pour des services funèbres. La plus grande part de ceux-ci doit être prise en charge par les ministres paroissiaux.
  • On sait que dans certaines circonstances, les familles – en raison d’un lien affectif ou personnel – souhaitent choisir elles-mêmes le ministre qui célébrera le service funèbre. Dans ce cas, la souplesse est de mise, car le lien privilégié entre famille et ministre demeure primordial. Parmi les ministres auxquels la famille fait parfois appel nous avons le ministre du domicile de la famille, un ministre qu’ils connaissent et avec lequel ils souhaitent préparer ce moment, et parfois l’aumônier de l’établissement ou le ministre de la paroisse où se trouve l’établissement.
  • Il est impératif que l’employé des Pompes Funèbres prenne contact avec le ministre AVANT de fixer une date, une heure et un lieu pour un service funèbre.

 Conseil cantonal de l’aumônerie des EMS, Lausanne, le 27 septembre 2012

Une équipe d’aumôniers lausannois a réalisé ce CD suite à une demande du personnel cherchant de l’aide pour accompagner les personnes en fin de vie. Il a été remis en cadeau à tous les EMS vaudois et à leurs aumôniers.

« Auprès de toi — Textes et musiques d’accompagnement pour des temps difficiles»,  alterne les cantiques chantés, les compositions classiques instrumentales (Brahms, Vivaldi, Bach, Mozart), les lectures bibliques, les poèmes et les prières.

-> Produit et distribué par VDE-Gallo.

 

Le secret professionnel dans l’accompagnement spirituel

Le secret professionnel dans l’accompagnement spirituel permet les confidences les plus intimes. Or ces révélations peuvent peser sur la personne qui les reçoit. Comment se décharger ? Auprès de qui ? Quels sont les risques ? Ces questions préoccupent chaque aumônière ou aumônier, pasteure ou pasteur, diacre ou bénévole. L’ouvrage publié par la FEPS « Le secret professionnel au service de l’accompagnement spirituel » donne des réponses.

Ce guide se construit autour de cinq exemples de cas. Il présente les dilemmes personnels, éthiques et juridiques posés par le cas, puis indique les réponses juridiques en citant les passages de lois concernés. Il développe ensuite la réflexion sous l’angle théologique et propose des recommandations et possibilités d’action concrètes.

Cet ouvrage aborde notamment la question du conflit d’intérêt rencontré dans le cadre du travail en équipe : comment respecter à la fois le partage d’information nécessaire au travail en équipe et les limites imposées par le secret professionnel ? Il traite aussi des exceptions au secret professionnel ou des limites personnelles auxquelles chaque accompagnante ou accompagnant spirituel se trouve confronté.

Réunissant en annexes les textes juridiques sur le secret professionnel des ecclésiastiques et les règlements sur le secret pastoral dans les Églises réformées en Suisse, l’ouvrage s’adresse à chaque aumônière ou aumônier, pasteure ou pasteur, stagiaire, diacre ou bénévole actif dans l’accompagnement spirituel, ainsi qu’aux directions d’Églises et aux collègues des accompagnants spirituels.

Le guide peut être acheté ou téléchargé sur le lien suivant :
« Le secret professionnel au service de l’accompagnement spirituel », par Rita Famos, Matthias Felder, Felix Frey, Matthias Hügli et Thomas Wild. © Fédération des Eglises protestantes de Suisse et Reinhardt Verlag, 2016, 148 pages (+annexes).

 

Accueillir un nouveau résident et lui présenter l'aumônerie de manière simple, tel est l'objectif du dépliant mis à votre disposition.

Les aumôniers peuvent se procurer des exemplaires préimprimés auprès du secrétariat du CADEMS.

-> Visualiser le dépliant

La troisième page est réalisée et imprimée par les aumôniers eux-mêmes.

-> Réalisation de la troisième page, procédure

-> Télécharger la troisième page au format MS Word

 

En cas d’absence de l’aumônier lors des congés, vacances, accident, maladie, service militaire, formations, les principes suivants sont appliqués :

1. Lors d’un décès, les pompes funèbres prennent prioritairement contact avec les paroisses. L’aumônier n’est pas en première ligne (voir les consignes remises aux Pompes Funèbres en septembre 2012).

2. Pour la présence (visites) et les célébrations, lorsque l’aumônier est absent, il n’y a pas de remplacement. L’EMS en est informé par l’aumônerie.

3. Pour les demandes religieuses urgentes, l’EMS fait appel au ministre de la paroisse territoriale ou à son remplaçant. Ce type de demande est plutôt rare chez les protestants, mais beaucoup plus fréquent chez les catholiques (sacrement de malade).

4. On a établi un principe de subsidiarité qui permet au collègue de l’autre confession, dans un EMS donné, d’offrir une couverture UNIQUEMENT pour les URGENCES. Mais on n’impose pas aux aumôniers de devoir alterner leurs vacances. Dès lors, on essaye d’élargir le champ au niveau des aumôniers d’une région, et lorsqu’il n’y en a pas, en collaborant avec les paroisses. Lorsque la subsidiarité n’offre pas la couverture nécessaire pendant les vacances, c’est à l’aumônier de faire appel au coordinateur régional pour l'EERV et au responsable de poste pour l'ECVD. Pour l'EERV, le coordinateur régional s’organise avec le colloque des ministres. Lorsqu’il s’agit d’un aumônier cantonal, il en informe aussi le coordinateur cantonal.

5. En cas de maladie ou accident, les règles habituelles sont appliquées : les 8 premières semaines, les urgences sont  assumées selon les principes ci-dessus, ensuite, un remplaçant est fourni par les RH de l’Eglise concernée.

6. Lors de congé sabbatique, les règles habituelles de remplacement liées à ce cas sont applicables.

 

Concept d’aumônerie en EMS

« Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, jusqu’à votre vieillesse je vous soutiendrai ; je l’ai fait, et je veux encore vous porter et vous soutenir. »

Esaïe 46,4 

I. PRÉAMBULE

Le 20e siècle a connu un grand bouleversement démographique. Le nombre de personnes qui atteignent un âge très avancé augmente avec l’allongement de l’espérance de vie. Beaucoup d’entre elles peuvent garder longtemps leur autonomie et demeurer chez elles, avec l’aide des soins à domicile qui sont très développés dans le Canton de Vaud.

Néanmoins actuellement, si jusqu’à 79 ans, 95% des personnes âgées vivent dans des ménages privés, environ un quart des personnes de 80 ans et plus vivent dans un établissement médico-social (EMS). Ce chiffre atteint 40% pour les personnes entre 90 à 94 ans.

La longévité ainsi que les mesures de maintien à domicile ont changé la vie dans les EMS : La majorité des personnes entrant en EMS sont confrontées à des atteintes importantes de leur santé physique et/ou de leurs capacités cognitives.

Sur le plan social, il est à constater que de plus en plus de personnes risquent de terminer leur vie comme de « solitaires voyageurs du temps » (François Höpflinger).

La vie en EMS présente ainsi, pour les résidents et les professionnels[1], un lieu où l’on recherche une certaine qualité de vie et où l’on s’interroge sur les enjeux éthiques liés à la vulnérabilité des personnes et à la fin de vie.

Ces changements démographiques motivent le débat sociétal actuel autour du grand âge et des conditions favorisant une fin de vie dans la dignité. Les Eglises s’impliquent dans ces réflexions et visent un accompagnement de qualité.

L’action des Eglises s’enracine dans l’Evangile du Christ. Par sa vie, ses actes, son accueil inconditionnel et son enseignement, il a attiré sans cesse l’attention de ses auditeurs sur le proche, celui qui souffre, celui qui cherche sa place dans la société.

Dans cet esprit, les Eglises mandatent des aumôniers qui s’inscrivent dans la même fidélité et sollicitude, en s’adaptant à la réalité d’aujourd’hui.

II. MISSION, ENJEUX ET PRESTATIONS

La prise en compte de la dimension spirituelle et religieuse des résidents fait partie de la mission des EMS dans une perspective d’accompagnement de la personne dans sa globalité. Insérée dans les EMS vaudois, l’aumônerie œcuménique s’engage à promouvoir la dignité de l’homme quoi qu’il arrive et à témoigner de la tendresse du Christ pour chaque être humain. Elle est composée de professionnels nommés et mandatés par les Eglises catholique et réformée reconnues de droit public : les aumôniers. Il s’agit pour eux de reconnaître les besoins spirituels, religieux et éthiques des individus et des groupes.

Les enjeux liés à la prise en compte de ces besoins exigent des prestations assumées par les aumôniers auprès des résidents, de leurs proches et du personnel des institutions.

1. DIMENSION SPIRITUELLE

« Le spirituel est cet espace en soi secret où chacun construit le sens de sa vie, en s’interrogeant sur sa présence au monde et une transcendance possible » (Dr Claude Rougeron).

Prestations :

  • Accompagner les résidents et leurs proches dans leur cheminement, questionnement et révolte comme dans leurs acceptations et gratitude.
  • Identifier, avec le personnel, les moments clés qui requièrent un soutien particulier (arrivée à l’EMS, pertes diverses, fin de vie).
  • Saisir les occasions et développer la créativité pour soutenir le sens (participation aux événements de vie, fêtes, adieux, etc.).

2. DIMENSION RELIGIEUSE

La sphère religieuse comprend un ensemble de croyances, de règles, de comportements et de rites partagés avec une communauté d’appartenance. 

Prestations :

  • Soutenir les résidents dans leur foi, quelles que soient leurs croyances ou appartenance :
  • A leur demande, faciliter l’accès à leurs pratiques religieuses (prière, sacrements, rites divers).
  • Organiser des temps d’échange (visites individuelles, groupes de parole).
  • Favoriser les liens avec leur communauté d’appartenance.
  • Assurer des célébrations chrétiennes régulières et adaptées aux besoins des résidents.

3. DIMENSION ETHIQUE

L’éthique est la recherche de ce qui est bon pour l’homme et l’engagement contre tout ce qui porte atteinte à la dignité de la personne.

Prestations :

  • L’aumônier s’engage, selon ses compétences, à être partenaire, interlocuteur et/ou soutien dans les réflexions des directions d’EMS et des équipes lors de situations complexes.
  • Il accueille et accompagne le résident et ses proches dans leurs interrogations concernant l’acharnement thérapeutique, la fin de vie, la mort, etc.

III. CADRE ET BASE LÉGALE

Le présent concept d’aumônerie constitue le cadre général dans lequel l’aumônerie œcuménique en EMS inscrit ses missions. Il tient compte des dispositions ci-après :

  • La Constitution vaudoise

Article 169 - Principes

  1. L’Etat tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine. 
  2. Il prend en considération la contribution des Eglises et communautés religieuses au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales.
  • La Loi sur les relations entre l’Etat et les Eglises reconnues de droit public (LREEDP) du 9 janvier 2007

Au sens de cette loi, l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud (EERV) et l’Eglise Catholique dans le canton de Vaud (ECVD), par l’intermédiaire de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud (FEDEC-VD), assument ensemble « des missions exercées en commun au service de tous ». C’est le cas de l’aumônerie dans les EMS du canton de Vaud.

  • La Convention d’exécution du 11 mars 2010 entre l’EERV et la FEDEC-VD

Celle-ci définit comme suit les missions exercées en commun : « Les missions exercées en commun sont celles qui peuvent être déployées au nom des deux Eglises reconnues de droit public et exercées ensemble par l’une ou l’autre Eglise. »

  • Le Mandat et compétences du Conseil cantonal de l’aumônerie œcuménique des établissements médico-sociaux (CADEMS) du 16 novembre 2010

Au sens de ce mandat, les deux Eglises (EERV et ECVD) confèrent au CADEMS la tâche de piloter et d’accompagner la mission commune dans les EMS.

  • La Loi sur la santé publique du canton de Vaud du 29 mai 1985

L’aumônerie est exercée dans le plein respect des règles en vigueur pour les EMS, notamment celles concernant la sphère privée du résident et le secret professionnel et de fonction (voir Art. 80).

  • La charte éthique de l’AVDEMS (2014)

L’aumônier soutient les efforts des EMS affiliés à l’AVDEMS d’assurer un accompagnement spirituel, dans une collaboration interdisciplinaire, conformément aux principes de sa charte éthique.

IV. ORGANISATION

1. Une aumônerie par subsidiarité

On entend par subsidiarité le fait qu’un aumônier catholique ou réformé puisse représenter l’autre Eglise tout en gardant son identité propre.

Ainsi, un aumônier répondant catholique ou protestant est désigné pour chaque EMS du canton. Cet aumônier (catholique ou réformé) remplit la mission commune aux deux Eglises. Il assure le suivi des résidents, s’occupe de l’organisation générale de l’aumônerie de l’établissement, organise les célébrations et maintient un contact privilégié avec la direction et le personnel.

Un aumônier d’appui de l’autre confession est désigné. Il répond aux demandes confessionnelles, assure les remplacements et le cas échéant, participe au tournus des célébrations.

Un prêtre répondant pour toute demande sacramentelle est aussi désigné, lorsque lui-même n’est pas l’aumônier attitré.

Dans les établissements de plus de 80 lits, il y a un aumônier de chaque confession, formant une équipe d’aumônerie. Ils remplissent leur mission ensemble en tenant compte des besoins de l’établissement. Même dans ce cas, les aumôniers s’adressent à tous sans distinction de confession, tout en répondant aux demandes confessionnelles.

Les forces mises à dispositions par les Eglises peuvent émaner des Paroisses, des Régions, des Unités Pastorales ou du Canton, selon les possibilités du terrain.

2. Présence dans les EMS

La dotation attribuée à chaque établissement est déterminée par une clef de répartition interne, adoptée par le CADEMS. Elle est établie en fonction de la dotation globale attribuée par les Eglises et des projets spécifiques liés aux établissements.

L’aumônier visite indifféremment les résidents catholiques et protestants ainsi que ceux d’autres confessions ou religions, sans prosélytisme. A la demande du résident, il assure le relais avec les différentes instances religieuses concernées.

L’aumônier participe au développement du travail pluridisciplinaire (soignants, animateurs, aumôniers, bénévoles d’aumônerie, etc.).

Il a des contacts réguliers avec la direction de l’EMS.

Il préside des célébrations au sein des établissements dont il a la charge.

En ce qui concerne les services funèbres, des directives sont établies par les Eglises.

3. Partenariat

L’offre de base des Eglises est clairement formulée auprès de chaque EMS.

Quand des accords écrits sont proposés par les établissements (documents spécifiques qui établissent le partenariat entre l’institution et l’aumônier), ils sont soumis par les aumôniers aux autorités respectives de chacune des Eglises, avant signature.

Pour des prestations supplémentaires, des conventions idoines doivent être signées entre les EMS et les Eglises. Certains EMS sont membres d’associations spécifiques et participent au financement de postes d’animateurs spirituels.

Les aumôniers entretiennent un dialogue constructif avec les autres acteurs concernés par la dimension spirituelle en EMS, y compris les communautés paroissiales.

4. Formation

Les Eglises engagent des aumôniers ayant une formation reconnue pour ce ministère. Le CADEMS peut demander que le futur aumônier complète sa formation, par exemple au travers d’un CPT (Clinical Pastoral Training = Education pastorale clinique).

Le CADEMS met en place une formation spécifique aux aumôneries d’EMS. Elle se traduit par des modules de formation continue et par des journées cantonales auxquelles les aumôniers sont tenus de participer.

La formation est assurée particulièrement dans les domaines de l’accompagnement, des soins palliatifs, de la psychiatrie de l’âge avancé, de l’œcuménisme et des différentes formes de célébrations.

5. Bénévolat

Certaines tâches relatives à la mission commune d’aumônerie peuvent être complétées ou appuyées par des bénévoles d’aumônerie.

L’appel à des bénévoles d’aumônerie fait l’objet d’un concept général définissant les conditions d’accréditation, de formation et d’intervention de ces derniers. Ce concept est discuté au sein de chaque établissement entre les aumôniers, les directions et les bénévoles d’aumônerie.

Les aumôniers soutiennent les bénévoles d’aumônerie et veillent au développement d’une collaboration constructive entre les différents acteurs concernés.

V. PÉRIMÈTRE DE L’AUMÔNERIE DES EMS

Les établissements médicaux-sociaux sont répartis en trois groupes:

  • Gériatrie et psychogériatrie compatible.
  • Psychiatrie de l’âge avancé.
  • Psychiatrie adulte.

L’aumônerie œcuménique en EMS dessert en premier lieu les établissements gériatriques et psychiatriques de l’âge avancé.

Parmi les EMS non desservis figurent la plus grande partie des établissements médico-sociaux avec une mission de psychiatrie adulte et les établissements socio-éducatifs hébergeant des personnes souffrant de handicap psychique. La desserte de ces établissements par l’aumônerie œcuménique en EMS est étudiée de cas en cas.

La mise en place des missions communes EERV - ECVD et par là de l’aumônerie œcuménique en EMS est en pleine progression. Pour élaborer ce concept, le CADEMS a pu se référer à l’expérience d’aumônerie œcuménique en EMS depuis 2003.

Il n’en reste pas moins que ce concept doit être considéré comme une étape importante et susceptible d’être vécue, évaluée puis enrichie et adaptée par la réflexion et la pratique entre tous les partenaires concernés.

[Pour des raisons de confort de lecture et de simplification rédactionnelle, la forme masculine est utilisée dans le texte. La forme féminine est à associer pour l’ensemble du document.]

Concept d’aumônerie en hôpital et clinique

« J’étais malade et vous êtes venus me visiter »

Matthieu 25, 36

I. Préambule


Le Christ a, par sa vie, ses actes, son enseignement, attiré l’attention de ses auditeurs sur le proche qui souffre. Son enseignement a dédramatisé, déculpabilisé la maladie. C’est ainsi qu’il a libéré et guéri des malades et les a réhabilités d’un point de vue social. Le Christ a envoyé ses disciples au service de ceux qui souffrent.

Au cours des siècles, l’Evangile a sans cesse été le moteur d’actions humanitaires auprès des souffrants : les relais, les hôtels-Dieu, les maladières, les infirmeries et les hôpitaux, en Europe et dans le monde, ont été des lieux d’accueil et de soins pour les malades. Ce sont les fruits de la foi chrétienne en action. Au début du siècle passé, la plupart des hôpitaux étaient dirigés par des diaconesses et des pasteurs, par des sœurs et des prêtres qui apportaient la Bonne Parole. Par la suite, la direction des hôpitaux se laïcisant, prêtres et pasteurs vinrent de l’extérieur apporter un message d’espérance.

Aujourd’hui, dans nos pays de plus en plus sécularisés, la rencontre personnalisée avec les patients est au centre des préoccupations de l’aumônier. Enraciné dans sa foi chrétienne et animé par les valeurs de l’Evangile, l’aumônier accompagne le patient, ses proches ou le personnel hospitalier dans leur chemine- ment propre et veille à respecter les spécificités humaines et religieuses de chacun.

Cette vision actuelle, porteuse de l’accompagnement spirituel et/ou du message de la foi, nécessite une re- connaissance de la part des Eglises et des institutions hospitalières, des soignés et des soignants. Compte tenu de la diversité des domaines de soins, les Eglises veillent à l’adéquation de la formation des aumô- niers, ainsi qu’à la possibilité de développer leurs compétences au travers d’une formation continue. Cette vision d’ensemble implique aussi un cadre et des moyens de fonctionnement.

 

II. Mission d’une aumônerie œcuménique

La prise en compte de la dimension spirituelle des personnes hospitalisées fait partie de la mission des soins dans une perspective de prise en charge globale de la personne, reconnue dans une vision actuelle des soins en milieu hospitalier. Cette prise en compte concerne aussi les proches et les collaboratrices et collaborateurs des établissements concernés. Les Eglises mettent à disposition des établissements hos- pitaliers et cliniques, des spécialistes pour cette prise en considération de la dimension spirituelle : ce sont les aumôniers.

Ces prêtres, pasteurs, diacres et laïcs engagés sont formés à l’écoute et à l’accompagnement. Ils offrent un soutien sans distinction de religion ni de confession, à moins d’une demande particulière de la personne intéressée. C’est le principe de la subsidiarité appliqué par l’aumônerie : la confession de l’intervenant est secondaire par rapport à une relation de personne humaine à personne humaine.

Les aumôniers, sur l’impulsion du Conseil cantonal de l’aumônerie œcuménique des hôpitaux et cliniques (CAHOSP) inscrivent leur action avec l’objectif de développer le sens et les valeurs des missions com- munes auprès des malades, de leurs proches et des professionnels de la santé.

 

III. Cadre et base légale du concept d’aumônerie

Le présent concept d’aumônerie constitue le cadre général dans lequel l’aumônerie œcuménique des hôpitaux et cliniques inscrit ses missions. Il découle notamment des dispositions ci-après:

La Constitution vaudoise

Article 169 - Principes

  1. L’Etat tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine. 
  2. Il prend en considération la contribution des Eglises et communautés religieuses au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales.

La Loi sur les relations entre l’Etat et les Eglises reconnues de droit public (LREEDP) du 9 janvier 2007

Au sens de cette loi, l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud (EERV) et l’Eglise Catholique dans le canton de Vaud (ECVD), par l’intermédiaire de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud (FEDEC-VD), assument ensemble « des missions exercées en commun au service de tous ». C’est le cas de l’aumônerie dans les EMS du canton de Vaud.

La Convention d’exécution du 11 mars 2010 entre l’EERV et la FEDEC-VD

Celle-ci définit comme suit les missions exercées en commun : « Les missions exercées en commun sont celles qui peuvent être déployées au nom des deux Eglises reconnues de droit public et exercées ensemble par l’une ou l’autre Eglise. »

Le Mandat et compétences du Conseil cantonal de l’aumônerie œcuménique des hôpitaux et cliniques (CAHOSP) du 16 novembre 2010

Au sens de ce mandat, les deux Eglises (EERV et ECVD) confèrent au CAHOSP la tâche de piloter et d’accompagner la mission commune dans les hôpitaux et cliniques.

La Loi sur la santé publique du canton de Vaud du 29 mai 1985

De façon générale, l’aumônerie sera exercée dans le plein respect des règles en vigueur pour les établissements concernés, notamment celles concernant la sphère privée du patient. En particulier, les aumôniers sont tenus au secret professionnel et de fonction.

La mise en place des missions communes EERV - ECVD et par là de l’aumônerie œcuménique au sein des hôpitaux et cliniques en est à ses débuts. Pour élaborer ce premier concept, le CAHOSP a pu se référer à une expérience d’aumônerie œcuménique conduite au CHUV depuis 2001, aux documents y relatifs ainsi qu’au Cadre de référence interconfessionnel pour l’aumônerie cantonale en milieu hospitalier adopté par le Conseil synodal de l’EERV et le Vicariat épiscopal pour l’ECVD. Il n’en reste pas moins que ce concept doit être considéré comme une première étape susceptible d’être vécue, évaluée puis enrichie et adaptée par la réflexion et la pratique entre tous les partenaires concernés.

Le présent concept d’aumônerie élaboré par le CAHOSP est soumis à la Commission de coordination des missions exerciées en commun (CoCoMiCo) instaurée par les deux Eglises et par elle aux instances de chacune des Eglises pour approbation.

 

IV. Périmètre de l’aumônerie œcuménique des hôpitaux et cliniques

L’aumônerie prend en compte tous les domaines de soins :

  • somatique ;

  • psychiatrique ;

  • palliatif ;

  • de réadaptation.

Aussi bien pour les patients (enfants et adultes) pris en charge en urgence, de façon intensive, pour des soins aigus ou chroniques ou encore pour une attente de placement.

Les établissements desservis avec une mission d’aumônerie sont répartis en trois groupes : les établisse- ments publics (CHUV), les établissements privés reconnus d’intérêt public et les cliniques privées.

Les missions d’aumônerie œcuménique ne sont pas assumées de façon égale auprès des établissements en raison d’aspects liés au périmètre à desservir, à savoir :

  • la diversité des domaines de soins;

  • le nombre des sites à couvrir;

  • le nombre élevé de patients pris en charge annuellement par les hôpitaux et cliniques.

 

V. Organisation

Sur mandat des Conseils d’Eglises, représentés par la CoCoMiCo le Conseil cantonal de l’aumônerie œcuménique des hôpitaux et cliniques (CAHOSP) inscrit la mise en œuvre de son concept en collaboration avec les instances suivantes:

  • les Conseils de site (voir chapitre VII) ;

  • les directions concernées des hôpitaux et cliniques.

Deux aumôniers assument, en plus de leur ministère, une fonction de coordination pour chacune des Eglises.

Du personnel et des moyens matériels sont mis à disposition de la mission commune d’aumônerie au sein des hôpitaux et cliniques:

  • des postes d’aumôniers protestants et catholiques à charge des Eglises ;

  • des postes d’aumôniers protestants et catholiques à charge des Hôpitaux et Cliniques, par convention entre les Eglises et l’Institution concernée ;

  • des ressources pour la formation des aumôniers à charge des Eglises ;

  • une ouverture des directions hospitalières et des cliniques reconnaissant la nécessité et l’importance de l’aumônerie au sein de leurs établissements, ouverture associée à la mise à dispo- sition d’appuis de secrétariat, de locaux de célébrations d’offices religieux et/ou de rencontres, de bureaux, de moyens informatiques, administratifs, de financements pour les activités cou- rantes, etc.;

  • une coordination d’ensemble pour chacune des Eglises.

Certaines tâches relatives à la mission commune d’aumônerie peuvent être complétées ou appuyées par l’apport du bénévolat. Le CAHOSP encourage les formes de bénévolat dans la mesure où elles n’entrent pas en conflit avec les tâches spécifiques des aumôniers et des soignants. L’appel à des bénévoles doit faire l’objet de conditions d’accréditation, de formation et d’intervention clairement définies au préalable au sein de chaque site concerné, ceci d’entente entre les aumôniers, les directions hospitalières et les bénévoles.

Conformément à la directive financière commune aux deux Eglises, le CAHOSP gère et répartit entre les différents sites le budget de fonctionnement qui lui est alloué par les Eglises.

Les dons et les legs reçus et affectés à la mission commune d’aumônerie auprès des hôpitaux et cliniques sont gérés conformément aux directives financières des Eglises.

 

VI. Place des aumoniers dans les institutions de soins

Les aumôniers participent à l’offre en soins dans la perspective d’une approche globale de la personne. Ils s’associent à la mission thérapeutique des équipes soignantes en y apportant leur spécificité dans la prise en compte de la dimension spirituelle.

Leur pratique trouve son enracinement dans la foi chrétienne et s’exerce avec les compétences propres à l’accompagnement spirituel.

La mission des aumôniers, exempte de tout prosé- lytisme, se déploie dans trois domaines: les soins, l’enseignement et la recherche.

1. Les soins

Auprès du patient :

  • aller à la rencontre de l’autre, être à son écoute ;

  • répondre au besoin d’un accompagnement spirituel ainsi qu’aux attentes religieuses des patients ;

  • aider la personne hospitalisée et ses proches à traverser les temps de crise et à résoudre ses conflits de vie;

  • marquer les événements importants par des rites, des gestes significatifs ;

  • offrir une animation cultuelle adaptée aux besoins hospitaliers ;

  • être un relais avec les différentes instances religieuses concernées par le patient.

Auprès de soignants :

  • travailler dans un esprit de dialogue avec les équipes soignantes et développer les complé- mentarités et la compréhension mutuelle;

  • être à l’écoute du personnel hospitalier et offrir un soutien dans les questions spirituelles, éthiques ;

  • contribuer au dialogue sur les questions éthiques au sein des équipes soignantes. 

2. La formation

Le service d’aumônerie contribue à la formation des professionnels de la santé ainsi qu’aux per- sonnes engagées par les organisations religieuses. Ces activités de formation participent à une sensibilisation au travail interdisciplinaire entre les équipes soignantes et les aumôniers. Elles s’ins- crivent dans une approche globale du patient, en intégrant son histoire personnelle, sa dimension spirituelle, sa pratique et ses attentes religieuses.

3. La recherche

Des activités de recherche peuvent être menées par les aumôniers après concertation avec le CA- HOSP et avec l’accord formel de leur employeur. Celles-ci ont pour tâche de rendre compte, par une démarche de recherche, des présupposés qui déterminent la pratique clinique auprès des patients et de leurs proches, dans une perspective interdisciplinaire. Elles proposent et évaluent des modèles d’intervention auprès des bénéficiaires de l’accompagnement pastoral. Elles sont attentives, en proposant des modèles d’interprétation théologique et pastorale au contexte dans lequel on évolue. Elles s’associent également à la recherche concernant les questions éthiques.

 

VII. Conseils de site

Le Mandat et compétences du 16 novembre 2010 donné par les deux Eglises au CAHOSP stipule ce qui suit :

« Le Conseil cantonal donne son accord à la création de conseils de site, fixe leurs compétences (elles se rapportent à l’organisation concrète locale: liturgie, événements festifs, appui à l’aumônerie, bénévolat, etc.) dans le cadre des axes prioritaires du concept commun de l’aumônerie et de la convention avec les établissements. »

Le CAHOSP reconnaît le bien-fondé et l’importance d’une instance proche de l’institution hospitalière ou de la clinique afin de favoriser et faciliter la mission commune d’aumônerie. Il entend poursuivre une col- laboration étroite avec les Conseils de site déjà constitués, ceci avec l’accord des directions hospitalières concernées.

Les axes prioritaires concernant les Conseils de site sont :

  • établir un document référentiel pour les Conseils de site ;

  • formaliser, d’entente avec les directions hospitalières, l’existence ou la création de Conseils de

    site ;

  • évaluer la situation des cliniques;

  • maintenir des relations régulières avec les Conseils de site.

 

VIII. Relations avec les autres lieux de ministère des Eglises (paroisse, régions et départements)

  1. Relations avec les ministres et agents pastoraux

    Les aumôniers et les autres ministres et agents pastoraux échangent toute information utile à leur travail respectif dans le respect des règles de confidentialité et de l’autonomie du patient.

  2. Relations avec les communautés paroissiales

    Les aumôniers sont à disposition des paroisses pour des échanges, conférences, célébrations et formations spécifiques.

  3. Relations avec les régions et les unités pastorales

    a. Selon les circonstances, les aumôniers réformés travaillent en réseau avec les ministres de service communautaire, à savoir les responsables des lieux d’écoute ou de relation d’aide, les formateurs d’adultes, les collègues du Service santé et solidarité. b. Les aumôniers catholiques collaborent avec leurs collègues des unités pastorales, avec le Conseil de la Pastorale ainsi qu’avec les départements Solidarités, Formations et Accompagnements.
  4. Liens avec les réseaux de soins

    Selon les circonstances, les aumôniers collaborent avec les partenaires des réseaux de soins.

  5. ASPUR (Assistance spirituelle et psychologique en situation d’urgence)

    En accord avec leurs Eglises, selon leurs compétences et après une formation spécifique, les aumôniers peuvent s’engager dans les équipes de soutien d’urgence de l’ASPUR appelées à intervenir à la demande des services d’urgences de l’Etat.

Ce concept d’aumônerie a été élaboré par le Conseil cantonal de l’aumônerie œcu- ménique des hôpitaux et cliniques (CAHOSP) et finalisé lors de sa séance du 24 mai 2012.

[Pour des raisons de confort de lecture et de simplification rédactionnelle, la forme masculine est utilisée dans le texte. La forme féminine est à associer pour l’ensemble du document.]

Depuis la nuit des temps, dès le moment où l’homme a pris conscience de sa propre existence et de sa finitude, la spiritualité est devenue une partie incontournable de sa vie. Or, l’homme moderne a cru pouvoir s’en passer en se tournant vers le corps, le matériel et la technologie. Mais aujourd’hui, la demande d’accompagnement spirituel est très forte autant du côté des personnes les plus âgées que des jeunes générations.

C’est pour répondre aux attentes des uns et aux questions des autres que l’aumônerie cantonale dans les milieux de la santé s’engage, et c’est aussi pour cela qu’avec HévivA, nous avons rédigé une plaquette intitulée « Accompagner la spiritualité ». C’est un guide pratique, très simple, ayant pour but de favoriser la prise en compte de la spiritualité dans une équipe pluridisciplinaire.

 

Visionner la plaquette

Depuis quelques années, l’accompagnement spirituel a retrouvé ses lettres de noblesse. Dans les milieux de soin, on parle maintenant d’un modèle bio-psycho-social et spirituel. L’accompagnement spirituel fait appel à de nombreuses ressources professionnelles et bénévoles.
Il est important de les reconnaître dans leur complémentarité.

 

Voir le tableau récapitulatif des intervenants en accompagnement spirituel
Pensée du jour

Redoutable ta force, immenses tes bontés! (Psaume 145,1-13a)

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