Vos lieux de culte Église 29

La question de l’aide au suicide dans les institutions pour les personnes ayant besoin d’assistance revient sans cesse sur le devant de la scène. Depuis une dizaine d'années, le suicide assisté ne cesse d’augmenter. Un nombre de plus en plus important de ces suicides a lieu dans une institution.

Lorsqu’un résident exprime un désir de mort, comment doit-on réagir ? La direction de l’institution est-elle obligée d’accepter que le suicide assisté se fasse dans ses murs ? Quel rôle les soignants doivent et peuvent avoir lors d’un suicide assisté d’un résident ?

Face à ces multiples questions CURAVIVA Suisse a actualisé son document de référence afin de clarifier la posture des institutions dans le cadre du suicide assisté.

Dans le contexte d’un recours au suicide assisté, il arrive que l’on fasse appel à un représentant de l’Eglise.
Jusqu’où accompagner la démarche ?
Avant et après le décès, certainement.
Mais pendant l’acte lui-même ?
C'est pour répondre à cette question que le Conseil Synodal a établi une directive à l'intention des collaborateurs de l’EERV.

Ce texte n'est pas partagé par l'Eglise catholique, mais le CADEMS le met à disposition sur son site pour que tous les aumôniers en EMS soient informés de façon transparente.

Consulter le document

Extraits de l’ouvrage paru dans la collection FEPS Positions « Vivre la mort, un regard protestant sur les décisions en fin de vie »,, chap.4, 2007.

4.1 La vie est un don

Dans une perspective chrétienne, la vie est un don de Dieu. C’est ce qui en fait la dignité inconditionnelle ainsi que l’obligation de la respecter et de la protéger. En tant que don de Dieu, la vie constitue également pour l’être humain un devoir : il s’agit de donner forme à la vie, de la rendre possible, de la protéger, de la favoriser, de donner la capacité de vivre et de partager cette vie, dans la communauté, de façon solidaire. Dieu est ami de la vie.

Selon la conception de la Réforme, tous les êtres humains sont appelés à une vie dans la liberté (Ga 5.13a). La vie humaine est due à l’action de Dieu.

C’est en cela que la vie de chaque être humain est en harmonie avec la vie de tous les autres. La vie terrestre passe, mais non pas la vie en soi. Les chrétiens vivent de l’espérance de la « vie éternelle » au-delà du temps, cette vie qui est entrée, par Jésus-Christ, dans le temps (Mc 1.15 ; Lc 10.9 ; Ga 4.4). La mort de l’être humain n’a pas le dernier mot, ce n’est pas cela qui demeure, cette mort a perdu son « aiguillon » (1 Co 15.54-55 ; Jn 11.25).

La mort est l’expression de l’existence terrestre de l’être humain, l’expression d’une vie heureuse et incertaine, réussie et fragile, rayonnante et remplie de peines ou de douleur, comblée et injuste, protégée et solitaire, riche et pitoyable, florissante et humiliée, forte et brisée (cf. Qo 3.19-21). Selon la conception judéo-chrétienne, c’est toujours une vie entremêlée de fautes, dont les bienheureux n’ont jamais mérité les biens, ni les malheureux la souffrance qui les tourmente.

La vie n’est pas une catégorie morale et la Bible se défend obstinément d’apprécier sur ce plan-là les destins individuels. Le fait que le monde soit tissé de culpabilité efface toute distinction entre les héros et les ratés de la morale (Rm 3.23 ; Jc 3.2 ; 1Jn 2.2).

La foi chrétienne sait que les possibilités humaines sont limitées et que tout salut terrestre est fragile (Mt 6.19-21 ; cf. également Jn 18.36). C’est en cela que repose aussi le devoir de l’être humain de s’investir pour l’amour de soi et du prochain – sans garantie de succès et sans assurance d’exactitude. Il n’est pas d’alternative à la vie risquée. Le bonheur va et vient, tout comme menace l’échec et grandit l’espérance, comme survient la douleur et se perd le sens jusqu’à ce que la vie s’y brise. La Bible connaît l’histoire de beaucoup de vies de ce genre. Aucune douleur, aucun désespoir ne lui est étranger. En même temps, les biographies ne s’achèvent pas là, de même que l’histoire de Jésus-Christ ne se termine pas le jour du Vendredi-Saint, mais qu’elle aboutit à la victoire sur la mort, à Pâques.

4.2 Vivre entre dépendance et liberté 

La vie humaine connaît de nombreuses expériences situées dans l’espace séparant dépendance et liberté. Lorsque l’on prend conscience des limites de l’action humaine, lorsque l’on éprouve sa propre impuissance, que l’on se sent prisonnier, comme dans une cage de fer, d’un corps qui se dégrade, d’un esprit qui divague ou d’une âme inquiète, toute idée de totalité, de santé et de guérison est étouffée. Toute explication, toute justification, toute solution de principe ne serait que refus cynique des faits. La réalité se moque de nos consolations et de nos recettes familières. Le récit du Vendredi-Saint, dans ce contexte, évoque l’abandon par Dieu au milieu de la plus grande souffrance.

La souffrance, la vulnérabilité, l’invalidité et l’impuissance sont l’écharde dans la chair de l’être humain actif, souple, qui doit toujours pouvoir contrôler sa vie. Lorsque ce contrôle s’atténue parce que les mains et la tension du corps perdent de leur force, lorsque la vie se met à s’écouler entre les doigts, lorsqu’on ne peut plus s’accrocher à rien, lorsque l’esprit, le corps et l’âme sont saisis d’une sourde et lourde fatigue, c’est là que l’on voit apparaître « l’autre » réalité de la vie humaine. C’est précisément dans une perspective chrétienne que l’on peut et que l’on doit faire place aux ambivalences existentielles entre action et souffrance, activité et passivité.

Cette « autre » réalité se reflète également dans nos jugements et nos pensées.

Les jugements que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde manquent de certitudes ultimes. Ils sont provisoires et susceptibles d’erreurs. Cela nous insécurise, mais cela nous libère également du poids des réponses définitives. Les Réformateurs, dans ce cas, ont également parlé de la grâce qui n’est pas promise uniquement à ceux qui obéissent et qui pratiquent la droiture, mais aussi à ceux qui doutent et qui désespèrent. Si elle n’était destinée qu’aux premiers, on n’aurait pas besoin de grâce. Ce qui ne veut pas dire que la Parole s’adresse à l’indifférence, mais bien au courage de prendre ses responsabilités, d’assumer ses décisions et ses actes et de ne pas désespérer à cause de leur caractère provisoire.

4.3 La vie en crise : la souffrance dans la société

Si l’on entreprend une réflexion réaliste et humaine sur le mourir dans notre société, on n’évitera pas la notion de souffrance. Il faut intégrer la souffrance dans notre conception de l’homme – marquée par la notion d’autonomie. Nous serions sinon menacés de n’avoir qu’une image tronquée de l’être humain, de ne voir que « l’être humain souverain ». Il s’agit de mieux prendre en compte la dignité de l’être humain qui demeure, indépendamment de toutes ses capacités réelles, de son état actuel et de ses possibilités futures.

Respecter la dignité, la reconnaître, la prendre au sérieux et la protéger, dans la douleur, la souffrance et le désespoir, c’est s’abstenir de toute solution de principe lors des décisions existentielles de la fin de vie. Ce que l’on attend, ce n’est pas l’acte juste du point de vue moral, ou fondé du point de vue éthique, mais le fait que toutes les personnes concernées soient disposées à assumer la responsabilité de se mettre (soi-même) à la place de l’autre, à s’investir et même, lorsque les choses deviennent graves, à accepter d’être coupables, en conscience et délibérément.

Bien que cette notion ne soit presque plus présente dans notre langage habituel, on ne peut parler de l’accompagnement au suicide de manière appropriée qu’en le situant dans le cadre de la possibilité humaine d’un échec à vivre. Un désir de mourir n’est pas seulement l’expression d’une décision autonome passant à l’acte, mais, en tant que mort anticipée, c’est un choix assumé au seuil d’un état de perte de souveraineté. La mort vue comme point de fuite pour ne plus être dépendant et à la merci des autres constitue pour beaucoup de gens une importante motivation de leur désir de mort. Il sera d’autant plus difficile de supporter cet échec dans une société qui menace de plus en plus de perdre de vue son propre caractère fragmentaire. Le délabrement du corps et de l’esprit, le désordre de l’âme sont vécus comme une humiliation, mais : y a-t-il encore des lieux où se plaindre ? Tout suicide nous inquiète, nous trouble, nous bouleverse ou nous paralyse, mais : y a-t-il encore des lieux où douter et désespérer ? Il ne s’agit pas de faire porter à la société la « faute » des suicides ou des tentatives de suicides commises en son sein, comme si, dans des conditions différentes, il lui aurait été possible de les éviter.

Il s’agit plutôt de faire comprendre que suicides et désirs de mort se situent dans un monde social – quels que soient le secret et le silence dans lesquels ils sont accomplis. Le sérieux avec lequel une société envisage le mourir et les mourants se manifeste notamment dans la perception, la sensibilité et l’ouverture des vivants vis-à-vis de questions sur lesquelles il vaut la peine de réfléchir :

Nous est-il jamais venu à l’idée que le désir de mettre fin à sa vie, de tourner maintenant le dos à la vie, pourrait aussi être un désir de nous tourner le dos à nous ? Le désir de suicide ne renvoie-t-il pas aussi à notre propre incapacité à faire dans la vie une place à la mort, au mourir ? Est-ce que le fait d’organiser des suicides assistés n’atteste pas notre crainte, notre incertitude et notre incapacité à vivre le mourir des autres, à le vivre avec eux, et donc à nous voir ainsi rappeler notre propre condition de mortels ?

4.4 Évaluer la vie ?

Concevoir la vie comme un cadeau interdit que l’on se contente de l’évaluer et de l’exploiter. C’est ce sur quoi repose la notion de dignité indéfectible de l’être humain qui voit dans les droits de l’homme une valeur universelle.

L’image de l’être humain dans le christianisme réfute toute tentative de mesurer la dignité humaine à l’aune du « valable » ou du « sans valeur ». La question de savoir s’il est (encore) possible de tenter une intervention chez une patiente, ou si ce n’est plus la peine, n’a rien à voir avec la valeur ou la dignité de cette personne. La dignité de l’être humain se reflète jusque dans une existence devenue un poids insupportable ou une souffrance apparemment interminable – indépendamment du fait que, sur le plan subjectif, on puisse trouver un sens à cette vie. La vie humaine – au double sens du terme – a en soi infiniment de valeur parce qu’elle est chargée de dignité.

Les valeurs s’appliquent aux jugements que les humains portent dans la vie, la dignité de la vie humaine échappe à toute évaluation.

Il y a parfois des motifs pour ne plus tenter une médication ou pour interrompre un traitement. Ainsi, ce que l’on peut constater et pronostiquer de la qualité de la vie pour décider de l’attribution d’organes pour une transplantation joue un rôle important. Eu égard à l’égalité des intérêts de tous et aux avantages et inconvénients pour les patients, on ne saurait éviter de procéder à une balance des intérêts. Ces décisions, prises sur la base de diagnostics et de pronostics médicaux relatifs à l’état de santé et à l’espérance de vie, doivent être nettement distinguées de la valeur attribuée à la personne concernée. Il ne faut en aucun cas que la mort soit la résultante d’un jugement de valeur porté sur une personne.

On renvoie ici à l’article du père Philippe LOUVEAU : Face à la mort dont nous citons ces quelques lignes :

« La tradition judéo-chrétienne conteste radicalement l’image plutôt positive que l’antiquité grecque et romaine offrait du suicide. Conçu comme une mort résolument courageuse et digne, celui-ci n’apparaissait-il pas aux yeux de beaucoup comme l’un des signes majeurs de la liberté individuelle ?

Une forte répugnance biblique

Puisque c’est Dieu qui « tient en son pouvoir l’âme de tout vivant et le souffle de toute chair d’homme » (Jb 12/10), la condamnation du suicide semble incluse dans celle de l’homicide (Ex 20/13) : personne ne peut prétendre disposer de sa propre vie. Cela entraîne que le suicide est tout à fait exceptionnel dans le monde biblique.

Signalons les rares exceptions mentionnées (au nombre de 6) :

Abimélek, roi éphémère de Sichem, blessé au cours d’un siège, se fait achever par son écuyer (Jg 9/54). De même Saül, de peur de tomber aux mains des incirconcis, se transperce le coeur lui-même avant d’être imité par son écuyer (1 Sm 31/4-5). Zimri, plutôt que de tomber vivant entre les mains d’Omri, préfère mourir dans l’incendie de sa maison (1 R 16/18). Razis, un juif pieux du temps des Maccabées, se tue plutôt que d’être pris par les soldats de Nikanor (2 M 14/41-46). Enfin, Ahitofel, constatant qu’Absalom n’a pas retenu ses conseils, se pend (2 S 17/23).

Un peu particulier est le cas de Samson qui provoqua sa propre mort avec celle de trois mille Philistins comme acte de vengeance (Jg 16/27-30). à propos d’Eléazar, qui s’élança délibérément, l’arme à la main, sous l’éléphant cuirassé (1 M 6/42-46), la Bible parle de sacrifice plus que de suicide… Dans le récit de Tobie, Sarah, déshonorée d’avoir vu mourir successivement sept maris, envisage bien un moment de se pendre (Tb 3/10) mais, songeant au chagrin qu’en aurait son père, ne passe pas aux actes. Pour ce qui est du Nouveau Testament, le seul cas connu est celui de Judas Iscariote (Mt 27/3-5; Ac 1/18).

Ces cas exceptionnels appellent au moins deux remarques :

1. La plupart de ces faits se situent dans des contextes de guerre.
Le judaïsme connaît l’exemple célèbre des quelques 700 zélotes qui, assiégés par les Romains à Massada, préférèrent s’entre-tuer les uns les autres : « Mourons sans avoir été esclaves de l’ennemi et en hommes libres. Quittons ensemble cette vie avec nos enfants et nos femmes. Voilà ce que nos lois nous ordonnent; voilà ce dont nos femmes et nos enfants nous supplient ! Voilà la nécessité qui nous vient de Dieu » (Flavius JOSEPHE dans La Guerre des Juifs). Le cas d’Ahitofel dans l’Ancien Testament et celui de Judas dans le Nouveau sont les seuls qui soient des suicides de désespoir.

2. Pour la Bible et le Nouveau Testament en particulier, la mort la plus redoutable n’est pas la mort biologique, mais cette mort qu’introduit le péché.
Il est des hommes qui « à peine nés, ont cessé de vivre » (Sg 5/13) tant leur vie est inconsistante, insignifiante. Vivoter n’est pas vivre ! St Paul peut dire du Christ : « Vous qui étiez morts, il vous a fait revivre avec lui ! » (Col 2/13). Et Jean ajoute : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort dans la vie, puisque nous aimons nos frères. Qui n’aime pas demeure dans la mort. » (1 Jn 3/14).

La vie ne se réduisant pas à sa dimension corporelle, le jugement moral porté par la Bible sur l’acte consistant à s’exposer à la mort n’est pas le même selon qu’il s’agit d’un suicide (dans ce cas, c’est bien la mort qui est recherchée !), d’un sacrifice (ici la mort clairement prévue n’est que la conséquence inévitable d’un choix courageux et généreux : cf. le cas d’Eléazar dans l’Ancien Testament, mais plus encore l’attitude de Jésus dans le Nouveau Testament ! : Jn 10/11,17-18; Jn 15/13) ou d’un martyre (par exemple celui des sept frères en 2 M 7).

Une nette et ancienne réprobation

Malgré les condamnations morales de Lactance, St Jean Chrysostome ou St Jérôme, le contexte de persécution implacable menée contre les chrétiens au cours des premiers siècles explique peut-être la lecture relativement bienveillante que fait Eusèbe de Césarée de certains « suicides religieux », assimilés presque à des martyres (cf. l’hagiographie autour de Ste Pélagie par exemple).

Les analyses les plus poussées et les propos les plus fermes nous viennent de St AUGUSTIN (354-430) et de St THOMAS D’AQUIN (1227-1274).

Le premier, dans sa polémique avec les donatistes, n’attribue aucune valeur morale aux quelques cas de suicide relatés par l’écriture : ces faits historiques passés ont été racontés pour qu’ils soient jugés et non pour être imités.

« Ce que nous disons, ce que nous affirmons, ce que de mille manières nous démontrons, c’est que personne ne doit volontairement s’ôter la vie pour se libérer des souffrances temporelles, car il tomberait dans les éternelles; ni pour éviter les péchés d’autrui, parce qu’alors lui-même – que ne souille pas le péché d’autrui – commet un très grave péché personnel; ni pour ses propres péchés passés, parce que pour pouvoir les expier par la pénitence, nous avons spécialement besoin de cette vie; ni par désir d’une vie meilleure que nous espérons après la mort, car les suicidés n’ont pas à attendre une autre vie meilleure. » (De Civitate Dei, I, 26).

Pour St Thomas d’Aquin, le suicide est un péché mortel car agression directe à l’amour que chacun se doit à lui- même, injure envers la communauté à laquelle il appartient et, du moins lorsqu’il est perpétré consciemment et librement, péché contre Dieu par prétention à usurper un pouvoir qui n’appartient qu’à Dieu (Somme Théologique, IIa-IIae, q.64 a.5).

Cette ferme condamnation du suicide a été constamment reprise par l’Eglise catholique et l’ancien Code de Droit Canon de 1917 en tirait les conséquences logiques : étaient alors privés de la sépulture ecclésiastique tous ceux qui, deliberato consilio, c’est-à-dire librement et en possession de leurs facultés, attentaient à leur vie. » mais le catéchisme de 1992 prend en compte la complexité des circonstances et intentions qui motivent un suicide et assouplit cette position.

 

Thèses récapitulatives extraites de l’ouvrage paru dans la collection FEPS Positions « Vivre la mort, un regard protestant sur les décisions en fin de vie », 2007.

1. L’être humain tel que Dieu le veut

La vie humaine – y compris dans le mourir – est une vie voulue de Dieu.

La foi chrétienne, dans des situations de désespoir, d’échec, de défaillance, de découragement, se sait portée par la promesse de la vie nouvelle après la mort.

L’intention de la cure d’âme chrétienne c’est d’être le prochain des personnes qui meurent ou qui souhaitent mourir.

La cure d’âme chrétienne trouve sa source dans le respect de chaque personne et dans le fait de voir en elle une créature aimée et voulue de Dieu. Elle accompagne les êtres humains dans la dernière étape de leur vie. Sa tâche ne consiste pas à juger, à critiquer ou à légitimer leurs décisions.

2. Donner aux mourants leur dignité

Il n’est aucun jugement théorique et fondé sur des principes qui vaille face au caractère insupportable de la douleur, de la souffrance et du désespoir.

Une décision de conscience personnelle doit être respectée et reconnue, indépendamment de notre propre approbation. L’euthanasie doit, dans la mesure du possible, être guidée par la volonté du patient. Les questions relatives à l’euthanasie doivent trouver des réponses autres que médicales. Les processus de prise de décision au chevet des malades et des mourants doivent prendre en compte l’ensemble de la situation dans laquelle se trouve le mourant.

3. Garantie de la liberté de conscience

Il faut bien réaliser la très grande responsabilité qui est celle des médecins lors des prises de décisions en fin de vie, il convient donc de les protéger (juridiquement) et de leur apporter un soutien (formation, conseils éthiques et psychologiques, accompagnement spirituel, supervision et processus institutionnalisés de prise de décision interdisciplinaire). Nul ne doit être contraint d’accomplir des actes d’assistance au suicide.

4. Protection juridique de toutes les personnes concernées

Les testaments de vie des patients doivent bénéficier d’une protection juridique et avoir force obligatoire. Toute personne a droit aux soins palliatifs.

Le suicide assisté ne constitue pas un droit juridique. Il convient de conserver les réglementations légales actuelles. La pratique de l’assistance au suicide organisée nécessite que l’on dispose de règlements bien spécifiés (sur le plan juridique et dans le domaine de l’éthique sociale), qui garantissent le caractère approprié, la transparence et la prudence du processus, la protection de la dignité et des droits de la personne et qui permettent le contrôle.

5. Contre l’instrumentalisation sociale des mourants et des personnes désireuses de mourir

Le suicide assisté et l’euthanasie ne doivent pas constituer une solution sans alternative.

L’assistance au suicide et l’euthanasie ne sont pas des instruments de la politique (sociale ou de santé) (pour la réduction des coûts).

 

1. Catéchisme de l’Eglise catholique (1992):

2280 : Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.

2281 : Le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant.

2282 : S’il est commis dans l’intention de servir d’exemple, notamment pour les jeunes, le suicide prend encore la gravité d’un scandale. La coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale. Des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire.

2283 : On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie.

2. CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI — DÉCLARATION « IURA ET BONA » SUR L’EUTHANASIE ET SUR S’OBSERVATION D’UN USAGE THÉRAPEUTIQUE DROIT ET PROPORTIONNÉ DES MÉDICAMENTS ANALGÉSIQUES (1980)

1 – Valeur de la vie humaine

La vie humaine est le fondement de tous les biens, la source et la condition nécessaire de toute activité humaine et de toute communion sociale. Si la plupart des hommes estiment que la vie a un caractère sacré et que chacun peut en disposer à son gré, les croyants y voient plus encore un don de l’amour de Dieu, qu’ils ont la responsabilité de conserver et de faire fructifier. De cette dernière considération découlent les conséquences suivantes :

1. Nul ne saurait porter atteinte à la vie d’un homme innocent sans s’opposer à l’amour de Dieu pour lui, sans violer un droit fondamental inamissible et inaliénable, donc sans commettre un crime d’une extrême gravité.

2. Tout homme a le devoir de conduire sa vie selon le dessein du Créateur. Elle lui est confiée comme un bien qu’il doit mettre en valeur ici-bas, mais qui ne trouve son épanouissement que dans la vie éternelle.

3. Le suicide est donc aussi inacceptable que l’homicide, car il constitue de la part de l’homme un refus de la souveraineté de Dieu et de son dessein d’amour ; souvent aussi le suicide est refus d’amour envers soi-même, négation de l’aspiration naturelle vers la vie, abdication devant les obligations de justice et de charité à l’égard des proches, de diverses communautés et du corps social tout entier – bien que parfois, on le sait, interviennent des conditions psychologiques qui peuvent atténuer ou même supprimer la responsabilité. Il faut distinguer avec soin du suicide le sacrifice par lequel, en vue d’une grande cause – comme l’honneur de Dieu, le salut des âmes ou le service de ses frères – quelqu’un donne ou expose sa propre vie (cf. Jn 15, 14).

3. Mourir dans la dignité, extrait de la lettre pastorale des évêques suisses sur l’euthanasie et l’accompagnement des mourants, 4 juin 2002.

5. L’aide au suicide.

En Suisse, l’aide au suicide est, actuellement, la forme la plus controversée de ce qu’il est convenu d’appeler l’euthanasie. Une législation pénale obsolète considère (art. 115 du Code pénal) que l’assistance au suicide ne peut être poursuivie du moment qu’elle « ne se fonde pas sur des motivations égoïstes » et ouvre ainsi la porte pour décriminaliser l’homicide sur demande.

5.1 Une première différence entre l’aide au suicide pratiquée par les « associations pour le droit de mourir dans la dignité » (ADMD), et l’homicide sur demande tient surtout aux moyens mis en oeuvre. La personne qui souhaite mourir exécute elle-même le geste final et décisif en absorbant un produit létal ou en ouvrant le robinet d’une perfusion. Mais tout a été préparé et organisé par une tierce personne. Il est difficile de ne pas voir dans cette différence autre chose qu’un subterfuge casuistique. Une autre différence a plus de poids. Alors que l’homicide sur demande peut être considéré comme l’ultime solution face à des souffrances intolérables, le suicide assisté est envisagé bien avant la fin du processus qui conduit à la mort, comme alternative à un traitement, dans le cas d’une maladie grave (cancer) ou socialement pénible (sida), dans la perspective d’une longue souffrance ou d’une déchéance croissante.

5.2 Ici encore, outre les raisons intrinsèques évoquées à propos de l’homicide sur demande et du suicide, il faut mentionner de graves raisons extrinsèques. Il faut surtout tenir compte des conséquences sociales et éthiques d’une pratique généralisée du suicide. La publication d’un mode d’emploi pour une mort volontaire peut entraîner un phénomène de contagion. Favoriser la pratique du suicide conduit à banaliser la mort, à cautionner une idéologie de l’homme tout-puissant et autonome et à démobiliser ceux et celles qui se trouvent en butte à de graves difficultés en leur proposant de quitter la vie. Des personnes lourdement handicapées pourraient se voir contraintes de se demander s’il ne vaudrait pas mieux pour elles d’accepter d’être tuées, plutôt que de recourir à d’importants moyens pour rendre quelque peu supportable ce qui leur reste de vie. L’expérience des Pays Bas montre aussi que la pratique de l’aide médicale au suicide est problématique. Un cinquième des patients environ ne meurent pas et doivent être achevés avec une injection mortelle pour éviter des suites fâcheuses et dramatiques. Une dernière grosse difficulté pour décriminaliser l’aide au suicide est la nécessité de produire le témoignage d’un tiers qui puisse assurer que la personne qui a demandé la mort s’est exprimée en parfaite connaissance de cause et en pleine possession de ses moyens. Ce témoignage, exigé en premier lieu du personnel soignant ou des proches, peut conduire à de sérieux conflits de conscience.

5.3 A cause de sa similitude avec l’homicide sur demande, nous refusons catégoriquement l’aide au suicide. Dans ses directives médico-éthiques, l’Académie Suisse des Sciences médicales elle-même exclut des prestations médicales l’aide au suicide.

A ce propos, le droit pénal suisse présente une lacune regrettable, qu’il conviendrait de combler sans retard. Rien n’est dit de l’aide au suicide pour des personnes souffrant de maladies psychiques, ni de la propagande en faveur de l’aide au suicide. Deux omissions qui, à nos yeux, sont inacceptables du point de vue social. Nous maintenons qu’il est urgent de prendre des dispositions légales et que l’article 115 du Code pénal suisse doit être modifié et précisé en conséquence.

 

Cantiques (références réformées) :

  • Psaumes et cantiques 41 / Alléluia 86B
  • Psaumes et cantiques 57 / Alléluia 116
  • Psaumes et cantiques 56 / Alléluia 130
  • Psaumes et cantiques 236 / Alléluia 49-11
  • Psaumes et cantiques 238 / Alléluia 49-13
  • Psaumes et cantiques 321 / Alléluia 34-15
  • Psaumes et cantiques 378 / Alléluia 36-06
  • Psaumes et cantiques 379 / Alléluia 49-14
  • Psaumes et cantiques 392 / Alléluia 47-12

Chants (références catholiques) :

  1. Au cœur de nos détresses H 128
  2. Tu es notre Dieu A 187
  3. Depuis l’aube où sur la terre I 29
  4. Lumière des hommes G 128-2
  5. Père, donne-lui S 1
  6. Souviens-toi de J.C. I 45
  7. Je cherche le visage SM 2

Psaumes (TOB) : 4,16, 23, 27, 31,42, 86, 116, 130, 143

Prière :

Seigneur, ce sujet délicat interpelle notre conscience et nous questionne sur la valeur de la vie. « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils de l’homme que tu en prennes souci ? » dit le psaume 8. Si notre raison ou notre sentiment nous pousse parfois à penser que cette vie n’a plus de sens ni de qualité, notre foi entend la voix du Christ dire à son Père : « je remets mon esprit entre tes mains ! ».

Si l’homme a besoin de la loi, nous savons aussi que celle-ci ne saurait nous sauver mais que seule la foi peut nous aider à trouver le chemin d’une juste présence aux côtés de ceux qui souffrent et peinent. Aide-nous à être des Simon de Cyrène en chemin ou des Marie au pied de la croix et à ne pas fuir devant la réalité de la souffrance et de la mort qui font partie de la vie mais qui sont déjà vaincues par l’amour tel que le Christ nous l’a montré sur la croix.

Vis le jour d’aujourd’hui — Auteur : Soeur Odette Prévost

  • Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi. Vis le en Lui.
  • Le jour de demain est à Dieu Il ne t’appartient pas. Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui. Demain est à Dieu, remets le lui.
  • Le moment présent est une frêle passerelle. Si tu le charges des regrets d’hier, de l’inquiètude de demain, la passerelle cède et tu perds pied.
  • Le passé ? Dieu le pardonne. L’avenir ? Dieu le donne. Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui.
  • Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un être aimé, regarde-le dans la lumière du Christ ressuscité.

Soeur Odette Prévost petite soeur de Charles de Foucault assassinée en Algérie le 10 novembre 1995 

Je m’abandonne à Toi — Auteur : Jean Delumeau

  • Seigneur je m’abandonne à toi que ta volonté se fasse dans ma vie que je sois libérerée de ses souffrances.
  • Je dépose à tes pieds tout ce qui peut m’éloigner de toi. Je dépose dans ton coeur mon coeur afin que tu le changes.
  • Je dépose devant toi tous ceux qui m’ont fait souffrir. je dépose ce travail que tu m’as donné, ces enfants que tu m’as confié, ce compagnon que tu m’as offert.
  • Je dépose dans ton coeur tous mes amis, mes ennemis, tous mes combats, toutes mes peines.
  • Oui, je te confie tout et que ta volonté soit faite. Amen.

Tu veilleras… — Auteur : Pasteur Charles Wagner

Quand je dormirai du sommeil qu’on nomme la mort, c’est dans ton sein que je reposerai. Tes bras me tiendront comme ceux des mères tiennent les enfants endormis. Et Tu veilleras. Sur ceux que j’aime et que j’aurai laissés, sur ceux qui me chercheront et ne me trouveront plus, sur les champs que j’ai labouré, Tu veilleras. Ta bonne main répareras mes fautes. Tu feras neiger des flocons tout blancs sur les empreintes de mes pas égarés; tu mettras ta paix sur les jours évanouis, passés dans l’angoisse; tu purifieras ce qui est impur. Et de ce que j’aurai été moi, pauvre apparence, ignorée de moi-même et réelle en toi seul, tu feras ce que tu voudras. Ta volonté est mon espérance, mon lendemain, mon au-delà,mon repos et ma sécurité. Car elle est vaste comme les cieux et profonde comme les mers; les soleils n’en sont qu’un pâle reflet, et les plus hautes pensées des hommes n’en sont qu’une lointaine image. En Toi je me confie. A Toi je remets tout.

La mort ne peut reprendre la Vie

  • Lorsque tu nais dans le sein de ta mère, tu existes mais tu ne sais rien de la vie.
  • Lorsque tu grandis dans l’innocence de la jeunesse, tu vis de rêves, tu ne sais rien de l’âge adulte.
  • Lorsque tu atteins la force de l’intelligence et du corps, tu vis de la puissance, tu ne sais rien de tes limites.
  • Lorsque tu éprouves le déclin, tu vis de tes angoisses, tu ne sais rien de la mort.
  • Lorsque ta mort te prend, elle t’enlève l’angoisse, la puissance, les rêves, l’existence. Mais elle ne peut reprendre la lumière et le feu que tu as semés tout au long de tes jours, dans le coeur de ceux que tu as aimés. La mort ne peut reprendre l’amour et l’amour c’est la vie…
  • La mort ne peut reprendre la Vie !

 

Bandolfi A., Hadelmann F., Maillard N. (éds), La mort assistée en arguments, controverses en éthique (Georg, Genève, 2007).

Maillefer Denis-Olivier (sous la direction de), Il n’y a pas de mort naturelle, état des lieux sur le suicide assisté, témoignages (Ed. Mon village, Suisse, 2010).

Salamolard M., Incitation et aide au suicide, le modèle suisse et la situation française (éd. saint Augustin, 2010).

Lettre pastorale des évêques suisses, « Mourir dans la dignité » (Einsiedeln, 4 juin 2002).

Document FEPS : « Vivre la mort, un regard protestant sur les décisions en fin de vie » (2007).

Pour connaître les arguments des promoteurs d’EXIT : SOBEL Jérôme, THEVOZ Michel, L’aide au suicide, contre l’acharnement thérapeutique et palliatif, pour le droit de mourir dans la dignité (Favre, Lausanne, 2009).

 

Vieillir en institution en Suisse romande : La prise en compte de la spiritualité pour favoriser le bien-être, par Pierre-Yves Brandt, Karine Laubscher, Lyudmila Gamaiunova, Zhargalma Dandarova Robert

Les aumôniers en font l’expérience quotidienne, mais voici qu’une étude vient le confirmer : La prise en compte de la dimension spirituelle des résidents en EMS participe à leur bien-être.
Les auteurs de cette étude essaient de mieux comprendre quelles sont les attentes spirituelles des résidents, comment les institutions répondent à ces attentes et quelle est la pertinence des réponses offertes. Elle examine dans quelle mesure une réponse adéquate à ces attentes participe au bien-être des résidents et, enfin, elle propose quelques pistes de réflexion et d’amélioration pour l’avenir.
Leur première conclusion est que les attentes des résidents de plus de 80 ans sont encore plutôt traditionnelles, avec une participation régulière aux célébrations religieuses dans l’établissement. Un changement semble s’annoncer avec ceux qui sont dans la septantaine et qui manifestent une ouverture plus marquée à d’autres formes de spiritualité.
Une analyse plus fine met en évidence la multidimensionnalité des ressources spirituelles qui sont mobilisées par les résidents en EMS pour affronter les conséquences du vieillissement. Sous l’apparence d’une homogénéité des attentes en matière de spiritualité se cache une variété de formes de religiosités. La prise en compte de cette variété invite à un accompagnement personnalisé. Pour ce qui concerne l’approche de la mort, c’est un sujet dont les seniors parlent peu. Il apparaît qu’ils ne se livrent pas volontiers sur ce thème. Cette difficulté à trouver une personne de confiance paraît s’étendre au-delà de la question de la fin de vie, car plusieurs se plaignent de n’avoir personne à qui parler de ce qui les préoccupe.
Ils manifestent aussi un grand besoin d’écoute de la vie intime : parler du sens de la vie et de la mort est si délicat et intime qu’ils n’osent pas en parler avec leurs proches, qu’ils ne trouvent pas forcément comment aborder les aumôniers pour en parler et qu’ils restent seuls avec ces préoccupations. On peut penser que s’ils trouvaient comment en parler, leur bien-être s’en trouverait amélioré. Les aider à pouvoir le faire reste un défi.
Il n’est pas si facile de retrouver, en EMS, l’intimité perdue en quittant son chez-soi. Un lieu où l’expérimenter, c’est le partage avec d’autres dans un cadre qui garantisse la confidentialité. Pour cela, il faut pouvoir offrir une écoute gratuite, sans être avare de son temps. Or, durant les entretiens, le personnel soignant exprime clairement qu’il ne dispose pas de ce temps car il est principalement occupé à fournir des soins physiques. Les aumôniers font partie aujourd’hui de ceux à qui cette tâche est confiée, une tâche qui ne se limite pas à la réponse à des attentes spirituelles au sens strict du terme, mais consiste bien plus en une écoute de tout ce qui fait la vie intime de la personne : ses soucis de santé, ce qui concerne sa famille, ce qu’elle possède, et aussi des préoccupations plus généralement étiquetées comme spirituelles comme celles du sens de la vie, la culpabilité à l’égard de Dieu, l’approche de la mort. En définitive, une large part de la vie spirituelle est englobée dans l’intime et pouvoir être écouté dans ses préoccupations intimes, ainsi que l’ont exprimé plusieurs interviewés, participe du bien- être.

 

Nous recommandons la lecture régulière des sites suivants : 

alter ego est une association créée par des professionnels de la santé et du social, des personnes issues du domaine académique, et des représentants des milieux de défense des intérêts des personnes âgées. Elle vise la prévention de la maltraitance envers les personnes âgées et la promotion de la bientraitance, de la dignité et du respect des aînés.

En Suisse, 120’000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres démences. Une partie importante de ces personnes résident en EMS ou dans des homes pour personnes âgées.

Ces maladies sont encore mal connues par la population et font l’objet de stéréotypes, ce qui augmente d’autant plus la souffrance des personnes qui en souffre et de leur entourage.

Nous vous recommandons la lecture des articles suivants :

Vous trouverez d’autres publications sur les sites suivants :

 

L’idée fondamentale des soins palliatifs gériatriques est de promouvoir la collaboration interdisciplinaire entre les différents spécialistes accompagnant des personnes âgées en fin de vie ou souffrant de maladies limitant leur espérance de vie. Les aumôniers en EMS font partie de ces spécialistes et sont appelés à une collaboration interprofessionnelle avec les acteurs de la santé, en vue d’offrir des soins holistiques aux résidents qui entrent dans la dernière étape de leur vie.

Quel rôle joue l’aumônier lorsqu’il s’agit de connaître les désirs du résident en rapport avec les soins de fin de vie et l’acharnement thérapeutique ? Du fait de son écoute du résident, l’aumônier participe parfois au processus de prise de décisions. Il peut apporter des éléments précieux lors de l’établissement de projet anticipé de soins, l’Advance Care Planning. A noter la difficulté d’établir un tel projet quand la personne souffre de troubles cognitifs.

Depuis le mois de mai 2016, le CHUV et la Faculté de biologie et de médecine se sont dotés d’une Chaire de soins palliatifs gériatriques. En novembre 2017, les aumôniers ont eu l’occasion de vivre une journée d’introduction à cette thématique, particulièrement axée sur le désir de mort du résident en EMS, en collaboration avec  le professeur Ralf Jox et la Dre Eve Rubli Truchard.

Une publication présentant les soins palliatifs gériatriques en Suisse romande débouchant sur des recommandations est disponible ici :

-> Livre blanc (novembre 2018)

Les soins palliatifs sont au centre de la mission des EMS. Tout est mis en œuvre pour que chaque résident puisse traverser cette période de grande vulnérabilité en étant le plus confortable possible. Chaque membre du personnel et chaque intervenant externe travaille à cet accompagnement, l'aumônier en fait partie. Mais ce qui est nouveau, c'est que tous tirent à la même corde et apprennent à travailler ensemble.

Pour l'aumônier, la collaboration avec les équipes est essentielle puisqu'il ne travaille pas tous les jours dans l'établissement. Il doit pouvoir se reposer sur les équipes et communiquer avec elles, pour qu'un accompagnement spirituel de qualité soit offert.

La brochure ci-contre expose deux situations où la collaboration interprofessionnelle joue un rôle important. Un aumônier a participé à sa réalisation  :

Dans notre société, procurer les premiers secours en cas d’accident est une évidence. Mais comment aider une personne qui s’approche de la mort ?

Un cours existe, il s’adresse à tout un chacun désireux d’apprendre ce qu’il peut faire pour aider un proche ou toute personne en fin de vie. 

-> Flyer et renseignements

La capacité de discernement

Au moment d’établir ses directives anticipées, la personne doit être capable de discernement. Dans le cadre des EMS où près des 2/3 des résidents ont des symptômes apparentés à une démence, la question devient épineuse. Pour bien comprendre les enjeux de la question nous vous renvoyons à l’article suivant : 

Pensée du jour

Exalter / exulter (Luc 1,46-56)

Lire la suite Proposé par : Pain de ce jour