Vocation sans garantie (Juges 6,11-24)
2022-06-20
Gédéon, comme les autres «juges» n’a pas de fonction judiciaire. C’est un libérateur dont l’action se déroule sur le territoire de Manassé au centre du pays. Le récit comprend deux éléments. Le premier est celui d’une vocation qui fait penser à celle de Moïse en Ex 3. On comprend dès lors pourquoi l’accent n’est plus mis ici sur la faute d’Israël comme dans le passage précédent, mais sur son abandon apparent de la part de Dieu. Le second élément fait plutôt penser à l’hospitalité donnée à un Dieu qui vient incognito comme dans le récit d’Abraham en Gn 18. Il ne faudrait donc pas lire le v. 13 comme si Gédéon disait: «Pardon, mon Seigneur», mais plutôt, devant un hôte inconnu, «Pardon, monsieur!» Mais le repas devient soudain un sacrifice – accepté – et le lecteur pense alors au sacrifice d’Elie sur le Carmel (1 R 18,38). La crainte surgit d’avoir été mis en présence de Dieu, mais elle est apaisée. Gédéon est le seul «juge» à faire l’objet d’une vocation. En sera-t-il digne jusqu’au bout? On peut en douter à lire la fin de son histoire. La figure de Gédéon engage un tournant du livre: Dieu répond au cri de son peuple infidèle puis opprimé par l’envoi de sauveurs. Puis les sauveurs deviennent peu à peu ambigus et le peuple de plus en plus éloigné de son Dieu.
Eric Dubuis
Prière:
Mon Dieu, tu m’appelles et je t’accueille. Tu te fais reconnaître et tu m’apaises. Qu’attends-tu de moi? Toi que j’ai reconnu aujourd’hui, te reconnaîtrais-je encore demain de la même façon?
