Vendredi saint (Marc 15,33-41)

2024-03-29

Lire le texte

 

Poussant un grand cri, Jésus expira. (v. 37) Expirer, en grec, le souffle sort. Pour reprendre ce qui en est dit dans les textes de ce trimestre, il manque alors à Jésus la caractéristique des êtres vivants, le «souffle vivant de Dieu» (Gn 2,7). C’est simple, naturel, sans gloire; c’est humain, comme notre mort. Mais le Fils de Dieu peut-il partir comme l’un de nous? Des éléments plus grandioses sont alors donnés: le grand cri alors qu’un crucifié meurt par asphyxie, le rideau du temple qui se déchire, l’admiration d’un païen. Comme si Marc voulait nous faire comprendre que cette mort est au centre. Reste alors une question: pourquoi? Ou pour quoi? Mystère, pas de réponse! La reprise du psaume 22 par Jésus comme son cri final en sont l’expression. Mais une question sans réponse n’est pas forcément le dernier mot de l’histoire. La référence au début du chapitre doit nous rappeler que dès le v. 23, le psalmiste dit sa joie et son espérance, incompréhensibles, mais bien réelles. Marc nous prépare ainsi à vivre le jour de Pâques. Reste alors en ce jour le silence, indiqué par l’absence des proches, sauf quelques femmes, et notre silence, comme des points de suspension, comme une attente et peut-être même comme une espérance qui sourd en nous.

Albert-Luc de Haller

Prière:  

Seigneur, dans l’histoire et aujourd’hui encore, tant de morts sont incompréhensibles, scandaleuses. Devant elles, nous restons sans voix, silencieux. Permets que nous puissions sortir de la sidération et favoriser ce qui fait vivre. Cantique «PsC n° 277; Alléluia» n° 33-02