Une dignité restaurée (Marc 15,42-47)
2024-03-30
Il n’y a jamais de temps pour la dignité. L’exigence légale (Dt 21,22-23) considère qu’un corps, même de condamné, doit être enterré avant le coucher du soleil pour éviter le risque de contamination de la terre, de la création. C’est d’autant plus nécessaire à la veille du sabbat. Ainsi, même condamné, l’être humain reste digne devant la création. La surprise vient de l’homme qui accomplit ce geste. Joseph d’Arimathée a compris ce que Jésus vient annoncer, ou du moins le pressent-il («il attendait lui aussi le royaume»). Ce qui l’anime au fond de son cœur le rend présent au moment de la mort de Jésus. Où sont les proches qui ne font rien à ce propos, sinon les femmes qui observent? Certes, la mort provoque une réaction à laquelle il est difficile de se préparer, mais c’est aussi une occasion d’accompagner la personne mourante, de rendre compte de l’estime – et de la dignité – que l’on éprouve à son égard. La société d’aujourd’hui a fait des progrès à ce sujet, mais il en reste à faire quand on regarde les champs de bataille, les conflits au sein de la famille, entre voisins. Ou quand l’égocentrisme des uns néglige totalement les autres. La manière dont Joseph s’est occupé du corps de Jésus interpelle notre façon d’honorer ceux et celles qui ont fait quelques pas dans la vie avec nous.
Albert-Luc de Haller
Prière:
Par ton Esprit, ô Dieu, viens habiter notre cœur et rends-le capable d’aimer l’autre jusqu’au bout et de lui garder sa dignité; il est ton fils, elle est ta fille.