Souverainement libre (Marc 2,13-17)

2024-01-12

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Jésus vit sa liberté non seulement dans sa parole et son agir, mais aussi dans sa manière d’être avec les gens, en passant ici les frontières du pur et de l’impur; on pourrait dire aujourd’hui de la décence et de l’indécence ou du convenable et de l’inconvenant. Dans ce pays sous domination romaine, qui prélève des taxes pour son empire, l’activité de collecteur de taxes est très mal vue: non seulement ces personnes sont au service de l’occupant, mais cette fonction permet un certain enrichissement, surtout pour les chefs qui font partie d’un groupe de privilégiés, comme les autorités politiques et religieuses à Jérusalem, les propriétaires fonciers et les gros négociants. Alors que les artisans et les pharisiens forment une classe moyenne, à côté des fermiers souvent endettés et, tout en bas, des journaliers qui survivent difficilement. Les malades ainsi que les prostituées sont les déclassés, frappés d’impureté et exclus du groupe social. Jésus, en appelant Lévi, un collecteur de taxes comme disciple brise un interdit tant religieux que social et en entrant dans sa maison, il est associé à ce monde de pécheurs et d’exclus, d’exclues. Face au jugement des religieux, Jésus a l’occasion de donner sens et orientation à sa mission. C’est du côté des déclassés et déclassées qu’il se situe et agit. Son pouvoir de guérison ne touche pas seulement les corps physiques, mais aussi le corps social, qui rejette et discrimine.

Laurence Mottier Cochet

Prière:  

O Seigneur, que ton Evangile nous pousse à agir dans la société, pour la justice et le rétablissement de la dignité de chacune, de chacun.