On ne naît pas conservateur: on le devient (Marc 3,1-6)

2024-01-13

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Ce qu’il faut bien comprendre à propos du mouvement pharisien, pour éviter les lieux communs et les jugements hâtifs, c’est que son attention méticuleuse à la Loi et à son cortège de prescriptions a pour but de préserver l’identité particulière du peuple juif au sein d’un monde méditerranéen troublé et troublant. Autrement dit: garantir ainsi, dans la gestion du quotidien à portée de tout le monde, la sainteté du peuple que Dieu s’est choisi dans le concert des nations. Cela paraît pourtant simple à comprendre. Souvent, lorsqu’une pensée ou une attitude m’est étrangère, incompréhensible, voire opposée, je vais à cette question: «Pourquoi est-ce important pour vous de dire, de faire, de penser cela?» La question ne juge pas – au contraire: elle relève ce qui compte pour autrui, de manière à le rendre explicite. A partir de quoi il est plus facile de se situer? Ne pas comprendre l’enjeu identitaire des pharisiens, c’est se contenter d’en faire des adversaires de Jésus bornés, ou des idiots utiles au service de la prédication évangélique. Or, on l’a bien trop fait, cela suffit. A partir de là, l’interpellation de Jésus au cœur du texte demeure, car elle recentre le débat sur l’essentiel: un jour de sabbat, ou tous les dimanches de la semaine, comment rester fidèle sans forcément devenir conservateur?

Blaise Menu

Prière:  

Eternel, tes paroles de vie inspirent et structurent mon existence. Donne-moi de les suivre et de les laisser vivre en moi avec l’intelligence d’un cœur libéré de toute inquiétude devant toi, qui seul es saint.