Cela ne compte pas! (Marc 3,7-12)

2024-01-14

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L’évangile selon Marc est ponctué de consignes de silence étonnantes de la part de Jésus. D’autant plus étonnantes qu’elles barrent le chemin à des sortes de professions de foi qui disent vrai concernant Jésus, d’où qu’elles émanent (même des moins fréquentables, comme ici): elles expriment un aspect fondamental de son ministère. Mais voilà: cela ne compte pas. Que les ‘démons’ le connaissent et le disent Fils de Dieu: cela ne compte pas! Que Jésus guérisse une jeune fille qui se laissait mourir au point de passer pour morte: cela ne compte pas! Que Pierre le confesse comme messie: cela ne compte pas! Que Jésus encore fasse la conversation à Moïse et Elie: cela ne compte pas! Alors quoi? Cette sorte de secret finira par être levé, bien plus tard, au lieu le plus inattendu, et d’une bouche non moins inattendue. Un centurion romain, face à Jésus qui vient de mourir en croix, s’exclame: “Vraiment, cet homme était Fils de Dieu” (Mt 27,55). C’est à ce double incongru que s’affronte tout lecteur du premier évangile: un païen qui confesse là que Jésus est Fils de Dieu. Non pour flatter Rome (encore que cet évangile ait vraisemblablement été écrit pour les chrétiens et chrétiennes de Rome), mais pour dire: chercher Dieu dans l’enthousiasme, les prodiges et les miracles sans endosser la croix: cela ne compte pas! Car la croix déchire la foi avant de la conforter!

Blaise Menu

Prière:  

Seigneur, ton Evangile m’apprend à porter le regard sur l’essentiel, sur ce qui compte vraiment, sur ce qui te révèle en vérité. Béni sois-tu! Cantique «PsC» n° 438; «Alléluia» n° 46-08