Les bons comptes font les bons amis (Genève 23,1-6 et 17-20)

2024-03-07

Lire le texte

 

Plus rocambolesque que l’épisode d’hier, cette négociation entre Abraham et les Hittites, habitants sédentaires du pays, invite à la réflexion sur le poids accordé à chacun des interlocuteurs. Le patriarche cherche un lieu pour faire reposer Sara, juste décédée. Nomade, il demande donc à acheter un terrain dans un pays qui n’est pas le sien, mais que Dieu lui a promis. Les Hittites lui en offrent un qu’Abraham préfère acheter plutôt que recevoir. Ce sera à Hébron, un lieu encore célèbre et vénéré par les croyants des trois religions du livre. On pourrait bien sûr se trouver devant un simple marchandage commercial. Pourtant, deux éléments doivent nous aider à avancer dans nos propres relations à l’autre. Le premier est à propos de l’égalité des partenaires: le don exprime, en fait et toujours, une relation hiérarchique entre le donateur et le receveur et introduit une forme de dépendance. L’échange d’argent rend, d’une certaine manière, sa dignité et sa liberté à chacun des partenaires. Le second élément est lié à la possession de la terre. Abraham veut acheter pour être vraiment propriétaire et mettre fermement un pied dans la terre promise. Toute allusion possible à la situation des migrants et à leurs conditions de vie n’est évidemment pas fortuite, et nous devrions alors davantage tenir compte de ce dicton cité en titre.

Albert-Luc de Haller

Prière:  

Seigneur, que ton Esprit m’inspire la manière de rencontrer l’autre qui nous rend, ensemble, égaux devant toi et devant les autres.