Quiproquo (Marc 11,1-11)

2024-03-08

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Une entrée en fanfare pour rien? Depuis longtemps, c’est l’impression que me laisse cet épisode fameux et pittoresque, avec Jésus juché sur un ânon: a-t-on jamais mesuré la part de ridicule de la situation, si Jésus est bien assis sur la pauvre bête? Dans son commentaire intégral du NT, Antoine Nouis l’a fait en écrivant: “Ses jambes touchent le sol, et il sautille aux pas rapides de l’animal. Cela n’a rien de majestueux comme la marche d’un chameau, rien de glorieux comme celle d’un cheval. Jésus arrive à Jérusalem comme un petit marchand.” Pourtant, l’on se souvient précisément et l’on célèbre, pardon: l’on croit se souvenir et l’on croit devoir célébrer aux Rameaux la majesté et la gloire de cette entrée triomphale à Jérusalem. Quelle méprise! Quelle misère! Quel déni d’Evangile! Comme la foule en liesse, qui étend les vestes et les vêtements que bientôt elle retournera, nous sommes des enthousiastes versatiles, et nous avons perdu les codes de lecture: oublié Zacharie 9 au profit de 2 Rois 9. La violence sacrée au détriment de la paix. Arrêtons donc de célébrer les Rameaux benoîtement! Entre le Dieu humble et juste qui casse les codes du religieux et le Dieu des réussites, de la prospérité et des espérances programmées, il faut choisir, enfin! Mais le voulons-nous seulement?

Blaise Menu

Prière:  

Jésus le Christ, tu fais signe, mais je ne sais pas toujours bien te lire, te comprendre, te suivre. Viens toi-même éclairer les malentendus, démêler les lectures embrouillées et révéler que ta royauté est celle, souriante, d’un messie flanqué sur un ânon.