L’amour comme loi (Romains 13,8-14)

2023-04-15

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Retour à l’enseignement moral et communautaire de l’apôtre, après son développement sur la dimension politique des assemblées chrétiennes. Faste passage, où les métaphores et les références portent à une densité théologique de premier plan. Dans sa première partie, l’impératif de l’amour est compris comme le fondement et la fin de toute la Torah. Paul donne ici la main au Jésus des évangiles, dont nous savons qu’ils donneront cette prééminence à l’agape comme essence de l’enseignement «nouveau» du Nazaréen. L’apôtre résume ainsi ce qui fonde les rapports humains dans la nouvelle réalité née de l’Evangile: l’accomplissement par l’amour de tout ce qui est contenu dans le dessein de Dieu. J’aime cette vocation libre et vaste à l’amour, davantage que sa suite dans le passage, plus nerveuse et comme alourdie par un regard réprobateur. Bien sûr, aimer se signale dans des actes concrets et des limites morales, mais ce verbe porte en lui un tel infini qu’il se perçoit mieux peut-être dans une dynamique ouverte que rivé à une liste de vices et de vertus. Cette tension est à l’œuvre chez Paul le premier, théologien puissant et en même temps fondateur de communautés réelles: elle s’étend jusqu’à nous, êtres de chair et d’esprit, destinés à l’infini et pourtant absolument liés au temps et à la matière de nos vies.

Alexandre Winter

Prière:  

Donne-nous, Seigneur, de parcourir les mille chemins de l’amour, d’en connaître l’immensité et de rester libres en accomplissant cette loi qu’il fonde: que l’amour se manifeste dans nos choix et nos projets, jamais épuisés et toujours seulement ébauchés.