Du fort est sorti le doux… (Juges 14,1-20)
2022-07-01
Comment comprendre un texte qui semble faire l’éloge de la désobéissance, du mensonge, de l’escroquerie et de la violence? Rappelons-nous ce qui a présidé à la naissance de Samson: quarante ans auparavant, la mauvaise attitude du peuple d’Israël a conduit son Dieu à le livrer aux Philistins. Avec Samson débute une ère de délivrance, durant laquelle «le souffle du Seigneur» va travailler à la libération de son peuple. Malgré les frasques du jeune homme, ce souffle est au travail. Jamais il n’est dit que ce que Samson fait est bon; bien au contraire, il ne fait que subir les conséquences de ses actes, jusqu’à l’issue de l’énigme posée, qui se retourne contre lui. Mais il n’en reste pas moins celui qui va délivrer Israël des Philistins. A cet égard, les termes de l’énigme peuvent nous aider: le lion est le plus fort, c’est lui qui mange. Pourtant, Samson l’a tué, permettant ainsi à des abeilles de s’y installer et de produire du miel, symbole de douceur. De ces rapports de force que nous peinons à comprendre peut sortir le doux. Il se peut aussi que celui qui mange finisse à terre et devienne nourriture pour d’autres. Le monde qui nous entoure offre certainement aussi ce contexte de tromperie, de violences. L’histoire de Samson peut nous aider à discerner comment le souffle de Dieu continue pourtant à agir, d’une manière qui nous échappe et qui se joue de nos trahisons et de nos mensonges.
Georgette Gribi
Prière:
O Dieu, aide-nous à discerner dans le monde qui nous entoure les signes de douceur et de délivrance qui nous parlent de toi.