Un geste, une rencontre (Marc 14,1-9)

2024-03-16

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Le texte de l’onction à Béthanie est à lire en parallèle avec notre passage d’hier. La veuve et la femme de Béthanie ont une attitude similaire: toutes deux donnent l’essentiel dans un geste excessif et absurde du point de vue des hommes. La veuve donne l’essentiel de ce qu’elle possède pour un Temple en voie de destruction, la femme de Béthanie un parfum de très grand prix pour un inconnu en route vers sa mort. Dans l’épisode de la veuve, la morale est absente du texte, et c’est l’interprétation traditionnelle qui la fait surgir. Dans notre récit, la morale est présente comme réprobation. La veuve est spontanément félicitée par le lecteur d’avoir tout donné, alors que la femme de Béthanie est explicitement accusée d’avoir gaspillé de l’argent. Son geste préfigure la destinée de Jésus. Il en sera fait mémoire dans la suite des temps. Cette femme symbolise la foi qui reconnaît en Jésus celui qui meurt pour donner la vie. Accusée par les témoins de gaspiller de l’argent, elle est justifiée par la parole du Christ, qui du coup disqualifie les critiques. Dans ce récit, il y a une suspension provisoire de l’éthique, parce que l’essentiel de l’existence humaine se joue dans la rencontre de la foi avec le Christ.

Nathalie Schopfer

Prière:  

Seigneur, lorsque nous pratiquons l’onction, que nous nous rappelions que ce geste symbolise la rencontre avec le Christ!