Scandale du don! (Marc 12,41-44)

2024-03-15

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Ce texte est habituellement compris comme l’éloge que Jésus fait de cette femme. Dans une interprétation moraliste classique, Jésus prendrait la veuve comme exemple: la petitesse de la somme qu’elle donne correspond à ce qui lui permet de vivre. Cet épisode se situe à la fin de la série de controverses sur le Temple où Jésus a disqualifié les autorités religieuses. Il est suivi d’un discours sur la ruine du Temple. Ce passage est construit sur le contraste entre l’attitude des riches qui mettent beaucoup d’argent et la veuve qui met une toute petite somme. Jésus ne félicite pas la veuve ni ne porte un jugement moral sur son geste. Il constate qu’elle a donné plus que les riches. Eux ne mettent pas leur vie en jeu, contrairement à la veuve. Elle a en quelque sorte jeté toute sa vie à travers ce don. On peut lire ce récit sur deux registres: il montre l’absurdité de l’acte de cette femme prisonnière d’un système de valeurs qui l’incite à donner tout ce qu’elle possède pour un édifice. D’autre part, ce don total devient parabole de l’existence de Jésus: inutile et cependant source de vie véritable. Marc donnerait le sens littéral de la fin de Jésus. Comme si, derrière le scandale de la veuve, l’évangéliste voulait indiquer le vrai scandale de la croix: mort solitaire, fin absolue sans finalité pour celui qui s’y enfonce. Il soulignerait le scandale du dérisoire de la croix. Ce récit est une parabole évangélique mettant en jeu des réalités profondes.

Nathalie Schopfer

Prière:  

Seigneur, libère-nous des systèmes de valeurs qui nous incitent à quantifier notre vie.