Tsophar ou le sens du mal (Job 11,1-20)

2023-11-10

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Job qui n’arrête pas de dénoncer sa situation dérange profondément ses amis. Presque à la limite du supportable pour Tsophar. Il est encore contraint d’expliquer à Job l’ordre des choses. Nom d’une pipe, que Job relâche son obstination à ne pas saisir son malheur. «Et suffira-t-il d’être un discoureur pour avoir raison?» lui demande Tsophar, excédé. De surcroît, souligne-t-il, «Prétends-tu sonder les pensées de Dieu, parvenir à la connaissance parfaite du Tout-Puissant?» Ton malheur a un sens, lui hurle Tsophar. Les ombres mettent en valeur la lumière, merci, Leibniz et Thomas d’Aquin! Ton épreuve te pousse à t’améliorer, merci, Kant! Ton malheur est nécessaire à l’équilibre et au sens de l’histoire, merci, Hegel! Ta ruine est signe de cette essentielle part d’ombre du monde imparfait voulu par Dieu. Imparfait, le monde se détache de Dieu, parfait, le monde serait confondu en Dieu, merci, Victor Hugo! Ajoutons que le prologue du livre de Job a été rajouté pour justifier et légitimer le sort de Job, merci les rédacteurs tardifs de ce prologue! Mais Job se heurte à toutes ces théories sur le sens du mal. Il est innocent. Il n’a rien fait, il le sait. Alors Dieu, absurde ou cruauté?

Nadine Manson

Prière:  

Seigneur, face à notre douleur, nous définissons le mal. Et outrés, blessés, anéantis, apeurés, nous tournons nos regards vers toi. Pourtant, ta création est un don. Apprends-nous ce mystère qu’est la vie, Dieu de vie.