Sortir du fatalisme (Genèse 42,1-28)
2023-06-23
Apprenant la présence de blé en Egypte, Jacob secoue ses fils. On ne peut pas simplement attendre qu’une situation se résolve d’elle-même. Même si l’on compte sur Dieu, il faut faire sa part. Le patriarche les envoie donc chercher du blé, sauf son dernier, celui qui «remplace» Joseph en son cœur. Il ne faudrait pas que l’histoire se répète, il craint de perdre à nouveau un fils de sa vieillesse. Les frères arrivent en Egypte, rencontrent Joseph sans le reconnaître. La méfiance est grande à l’égard des migrants qui arrivent en groupe! Et la situation de crise traversée par le pays n’aide pas à la confiance. Alors, il en profite pour les mettre à l’épreuve: que vienne Benjamin, son frère né de la même mère. Plus encore, au moment où ils repartent avec le blé, Joseph fait remettre dans leurs sacs, l’argent de l’achat. Surgit alors la question du sens de cette découverte. Deux pistes possibles: soit ils deviennent des voleurs (raison pour laquelle la peur les envahit), soit c’est cadeau (mais ils ne peuvent pas l’envisager puisqu’il y a un otage et que Benjamin doit venir). Et les frères vont devoir annoncer à nouveau à leur père l’absence de Siméon. En cinéma, on parle d’un remake, comme si parcourir à nouveau un chemin permettait de s’en sortir autrement. Le pardon ne peut être accordé qu’après une prise de conscience. C’est le chemin qu’ouvre Joseph pour ses frères et pour sortir du fatalisme paralysant.
Albert-Luc de Haller
Prière:
Seigneur, permets que je regarde ma vie dans la confiance en ton accueil, soutiens mes prises de conscience sur les chemins nouveaux que tu m’ouvres.