Singulier combat (Genèse 32,23-33)

2024-04-22

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Jacob fait passer le gué aux siens et reste seul. Jacob a peur, il a perdu confiance en lui-même, en la promesse. Et voilà que Dieu vient le forcer à se battre. A se battre avec Dieu contre lui-même, contre ses peurs, contre la faiblesse qu’il ressent. Dieu se fait son double, son jumeau, l’adversaire qui lui permet de reprendre force et vie. Changement de nom, de personnalité, de sens. Jacob n’est plus «Celui-qui-supplante», mais Israël, «Dieu-est-force». Confession de foi vécue. Dieu, lui, ne livre pas ici son nom. Mais il offre sa bénédiction, comme pour mettre un point d’orgue à la quête commencée par Jacob au chapitre 27. La blessure mystérieuse de Jacob (vv. 25 et 31) est interprétée par des commentateurs juifs comme une préparation à sa rencontre avec Esaü. Cela aurait pu le défavoriser en cas de combat. Mais la sagesse de Dieu a voulu le protéger: devant un adversaire affaibli, Esaü peut changer d’attitude sans perdre la face. Nos blessures visibles, avouées, peuvent amener un renouveau, un lâcher prise dans des relations tendues. Et même s’il n’est pas sorti indemne de la confrontation avec Dieu, Jacob en relève l’extraordinaire: avoir vu Dieu et vivre! La traduction «et ma vie a été sauve», nous renvoie, en christianisme, à la face visible de Dieu: Jésus-Christ, qui nous sauve!

Sophie Mermod-Gilliéron

Prière:  

Seigneur, tu viens te battre avec nous contre nos angoisses, et tu donnes sens à nos blessures. En Jésus-Christ, tu te donnes à voir: tu es celui qui sauves, et nous te louons!