Je voulais trouver grâce aux yeux de mon seigneur (Genèse 33,1-11)
2024-04-23
La confession de foi de Jacob («J’ai vu Dieu et je vis», 32,30), permet immédiatement la confrontation avec l’objet de sa crainte désormais assumée: Esaü est sous ses yeux. Cette fois-ci, Jacob ne reste pas à l’arrière: il passe en tête, il affronte la rencontre en responsable. Et il le fait sans crainte, mais en humilité: sa déférence permet à Esaü de laisser tomber les armes. Retrouvailles et étreintes des jumeaux! Malgré les embrassades, Jacob demeure cependant redevable à Esaü pour la bénédiction paternelle volée (ch. 27,27) et passible de la sentence de mort prononcée autrefois par son frère (ch. 27,41). Il faut donc qu’Esaü accepte le nouveau pacte de non-agression, et que cela se marque par l’acceptation des cadeaux de Jacob. Et dans l’argumentation, la subtilité de Jacob se montre encore: il ne se contente pas de demander un pacte à son frère, il précise: «J’ai vu ta face comme on voit la face de Dieu.» Il dit en fait avec l’air de ne pas y toucher: Attention, je ne suis pas n’importe qui, j’ai vu Dieu en face, moi, si je peux te comparer à lui! Sois donc prudent... et accepte mon alliance! Esaü se laisse convaincre et scelle ainsi le pacte proposé par Jacob.
Sophie Mermod-Gilliéron
Prière:
Notre Dieu, il arrive que nous soyons brouillés, qu’il n’y ait plus de confiance, plus de relations, plus de parole possible. Nous t’en prions, viens nous donner le courage de faire le premier pas, de nous remettre aux mains de l’autre, forts de ton appui, faibles de notre part de faute. Et permets que l’autre nous accueille en frère, en sœur.