Retour au désert et échappées belles (Marc 1,35-39)

2024-01-09

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Son succès de guérisseur peut piéger Jésus dans ce que les foules attendent de lui ou pourraient même exiger de lui. Et il s’en retourne, seul, au désert, dans un lieu de solitude. Le désert, ce lieu de silence, où Jésus écoute, se recentre en prenant la distance et peut décider comment continuer sa mission. Son action salvatrice a créé l’agitation et des attentes démultipliées, chez ses disciples, comme parmi la population de cette ville: comment faire face à ce succès? Jésus, consciemment, quitte ce lieu pour aller ailleurs. Jamais il ne s’établit dans un seul lieu ou une seule maison; il n’a pas de «quartier général» pour construire sa religion, son école, avec sa part d’influence ou de visibilité, mais, au contraire, à l’opposé d’un «establishment», il se fait itinérant, allant et venant, s’arrêtant pour un temps et toujours repartant. Il est sorti pour sillonner et traverser les terres humaines; il est sorti pour rencontrer toujours à nouveau autrui. Son itinérance échappant à toute attente nous indique un motif essentiel pour vivre notre foi, pour notre manière d’être au monde et de vivre en communauté. Si la sédentarité marque bien souvent nos existences et nos choix, le mouvement de l’Evangile nous invite à garder cette ouverture au déplacement, à l’écart, à la non-coïncidence avec ce que nous avons établi. Suivre le Christ, c’est entrer dans son itinérance et sa liberté de mouvement!

Laurence Mottier Cochet

Prière:  

Seigneur, toi qui nous invites au déplacement, entraîne-nous dans des marches nouvelles et des projets insoupçonnés.