Perdre ou gagner: le paradoxe de l’amour de Dieu (Luc 15,11-32)

2021-11-02

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Nous voici arrivées au cœur de l’Evangile du Christ, avec la parabole du père et de ses deux fils. Alors que l'opinion humaine donne à son Dieu très souvent le rôle de justicier à la morale inflexible, qui rétribuera et punira selon une échelle de valeurs bien établie, la parabole de Jésus vient casser définitivement cette justification rassurante, que l’on se construit sur cette vision moralisatrice, à savoir que Dieu punit les pécheurs et récompense les personnes méritantes. Dans ce récit, le père montre sa grâce, en accordant à chaque enfant ce qu’il demande – l’un part avec sa part d’héritage, l’autre ne demande rien et reste avec lui –, puis il montre son amour de compassion pour chaque enfant – l’un a tout perdu, s’est perdu et revient couvert de fange de cochons et l’autre se fâche, sûr de son bon droit, drapé dans son sentiment d’injustice. Au cadet, il ouvre ses bras guérissants de père pour qu’il retrouve sa dignité et dépasse sa défaite. A l’aîné, il montre qu’il ne perd rien à retrouver son frère et qu’il a tout à recevoir de lui son père, plutôt que de croire qu’il mérite plus. Le frère aîné entrera-t-il à la fête pour saluer son cadet, comme son frère retrouvé ou le verra-t-il comme un paria à jamais déchu? Acceptera-t-il de changer pour voir l’amour infini de son père, qu’il a aussi pour lui, indépendamment de ses mérites? La parabole ne nous le dit pas et nous laisse y répondre.

Laurence Mottier-Cochet

Prière:  

Père, ton amour nous dépasse infiniment et nous libère de la justification et de la peur. Merci.