La part manquante, la relation manquée (Luc 15,1-10)

2021-11-01

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L’auditoire de Jésus a changé: il a trouvé l’oreille des personnes exclues, des mal vues, des déclassées de sa société, alors que les pharisiens et les notables religieux se désolidarisent de ce qu’il dit et fait. Le fossé se creuse, alors que Jésus tente encore de leur transmettre le cœur de la bonne nouvelle qu’il est venu annoncer. Celle d’un Dieu, qui, au lieu de sacrifier une brebis pour garder la majorité du troupeau, va chercher la plus petite part manquante, la part perdue, au risque de tout perdre, pour la ramener à la vie. Il en va de la dignité inaliénable de chaque individu, aux yeux du Dieu de Jésus. Regagner ce qui semble perdu, gâché, déchu ou abîmé aux yeux humains est le sujet même de la joie profonde du Dieu créateur, qui ne condamne jamais de manière définitive et qui seul peut sauver l’être humain de ses errances. Cette joie même, qui habite le cœur du Christ émanant du cœur même de son Dieu, ne peut que déranger frontalement l’entre-soi des spécialistes de la loi, qui ont érigé leur propre système de justifications et de condamnations, se prenant pour la loi elle-même et enfermant les consciences et les corps dans un labyrinthe de règlements. Estimant qu’ils ont raison et qu’ils connaissent la volonté même de Dieu, ils ne peuvent qu’être rebutés et scandalisés par ce Dieu de grâce et de pardon, tel que le Christ le révèle en paroles et en actes.

Laurence Mottier-Cochet

Prière:  

Seigneur, je crois en ce Dieu de la grâce infinie, qui abolit tout système de rétribution et de fautes sans fin, au profit d’une joie plénière.