Où est l’arbitre? (Job 9,25-35)

2024-05-07

«Où est l’arbitre? Que fait l’arbitre?» C’est le cri du footballeur resté à terre après avoir subi un tacle assassin; ou celui du joueur de hockey sonné par le coup d’une crosse levée trop haut. Dans ces situations, le lésé et son équipe attendent une prompte intervention de l’arbitre pour sanctionner le fautif et permettre à la partie de reprendre normalement. Job exprime une attente similaire. Il se sent victime d’une charge arbitraire de Dieu qui, selon lui, le corrige dans la certitude qu’il est coupable, sans lui laisser la possibilité de se défendre. Dans sa faiblesse humaine, il sait bien qu’il ne peut pas citer Dieu à comparaître; et d’ailleurs, devant quel tribunal le pourrait-il? Il se sent écrasé. Il a alors l’intuition que seule une tierce personne pourrait intervenir pour calmer le jeu et laisser chaque partie s’exprimer hors de toute menace. Cet arbitre devrait être reconnu par chacun des protagonistes pour “poser sa main” sur leurs épaules, c’est-à-dire s’interposer et intervenir comme médiateur pour trouver une issue au conflit. Mais Job ne peut que constater l’absence d’un tel arbitre, et il est renvoyé à sa solitude. Ces paroles expriment son désespoir et sont dures à entendre. Et en même temps, elles annoncent, en creux, l’immense délivrance qui viendra par Jésus-Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes (voir 1 Tm 2,5).

Laurent Wisser

Prière:  

Seigneur, merci de t’être rendu proche de nous en Jésus-Christ. Donne-nous de ressentir sa présence lorsque, blessés par les épreuves, il nous arrive de te voir comme un Dieu lointain ou hostile.