Nuit maudite (Job 3,1-26)
2023-11-02
Après sept jours et sept nuits de silence, Job prend la parole. Sa plainte jaillit, elle éclate tel un torrent de souffrance, de reproches et de pourquoi. Il semble avoir oublié tout ce qu’il a vécu, ce qui lui a été donné, comme si le malheur présent avait tout effacé de sa vie. Plus rien n’a de sens ni de valeur. Il s’en prend à Dieu qui donne la vie à celui qui peine. Si cela avait été possible, il ne serait pas venu au monde. Son discours sonne comme le constat désa- busé d’une vie faite de tourments. Pour lui, il n’y a plus que sa souffrance, ce vide au fond de lui-même. Il se risque à questionner l’arbitraire de Dieu. Et en même temps, ses pourquoi n’attendent pas de réponse. Job est au-delà de toute parole raisonnée ou raisonnable, il est douleur et souffrance. Sa plainte nous emporte comme dans un tourbillon. Il n’y a rien à objecter, rien à répondre. Nous ne pouvons qu’écouter ce cri, celui du juste accablé.
Dominique Giauque Gagnebin
Prière:
Seigneur, que dire encore devant la souffrance qui hante et défigure notre monde? Que dire à nos frères, à nos sœurs en humanité dont la vie est accablée par le mal? Donne-nous le courage d’aller à leur rencontre, d’entendre leur cri, de ne pas détourner les yeux de ce qui fait mal.