Non pas ce que je veux (Romains 15,1-6)

2023-04-19

Lire le texte

Ainsi il y aurait mieux pour moi que ce que je désire par moi-même. Une promesse, un bien que je ne peux me donner à moi-même et qui vaut mieux que ce à quoi j’aspire naturellement. Cette découverte, c’est à l’autre que je la dois. Quand je réalise qu’à vouloir «plaire» à l’autre – c’est-à-dire tout le contraire de vouloir le séduire, qui ne ramène au fond seulement qu’à soi, en cherchant ce qui sera un bien pour l’autre, humblement et inlassablement, je fais l’expérience d’une joie et d’une profondeur que j’aurais manquée en ne m’attachant qu’à moi-même. Loin du dolorisme jadis vanté comme exploit spirituel, il en va ici d’une joyeuse ascèse, l’effort qui donne à notre vie une valeur et un prix qu’elle n’aurait pas sans lui. L’un de ses fruits s’appelle «espérance»: la folle certitude qu’à partir de toute épreuve, de tout passage par le mal et la mort – et l’ascèse est aussi cela –, un monde neuf et vivant s’ouvre à nous. La confiance qu’un autre, l’Eternel qui est toujours déjà passé devant, nous fraye un chemin à travers les déserts et nous dévoile des sources où nous ne voyions que des roches.

Alexandre Winter

Prière:  

Ce n’est pas peu de chose que d’espérer. C’est garder en toute chose la foi tenace qu’il n’est aucun lieu ni aucun être qui sont abandonnés en ce monde. Seigneur, dans nos épreuves et nos combats, sois notre fort appui et notre fidèle garde.