Le plus intime des combat (Genèse 32,23-33)
2023-06-14
La lutte de Jacob, tous les êtres de foi la connaissent, car il n’y a pas de foi qui tienne toute une vie sans combat, sans cette lutte si intime avec nous-mêmes, notre part d’ombre, nos pulsions, nos ambitions, nos représentations, notre désir de toute-puissance. Avec nos croyances aussi, car au fond, rien de ce que l’on croit ne peut suffire pour dire un jour: «Oui, quoi qu’il m’arrive, j’ai la foi.» Dès sa première rencontre avec Dieu, Jacob pose des conditions pour accepter de le reconnaître comme tel. Pourtant, Dieu le bénit déjà, là où il en est. Ce n’est que vingt ans plus tard, alors qu’il revient pour chercher le pardon et la paix, que Jacob reconnaît Dieu, enfin, à l’issue de cette lutte qui le laissera boiteux. Yisra’el: «Tu as lutté», «Dieu lutte», «Dieu se montre fort». Comme souvent en hébreu, il n’y a pas de traduction unique pour ce nom d’Israël que Jacob reçoit à l’issue de cette mystérieuse bagarre sans vaincus, entre lui et un homme… un ange… Dieu lui-même. Israël devient ainsi le nom de ceux et celles qui comme Jacob se sont battus, jusqu’à ce que pointe enfin la lumière d’une aurore. Il n’y a pas de maturation spirituelle sans combat. «Qui es-tu?» demandera Jacob, comme un écho à une question tellement humaine. «Bénis-moi.» Dieu a pourtant déjà béni Jacob tant de fois! Comme pour lui, dans nos nuits, dans nos luttes, nos besoins de nous savoir bénis, de nous savoir aimés, tels que nous sommes, est infinis.
Elisabeth Schenker
Prière:
Je connais ton visage, Seigneur, tu es là dans tous mes combats. Bénis-moi!