Laisse! (Matthieu 3,13-17)
2022-12-28
Jean Baptiste peine à comprendre ce qui se passe; le sens du baptême de Jésus lui échappe. Et Jésus de lui dire: «Laisse! Ne résiste pas; accepte qu’il en soit ainsi pour le moment.» Comment ne pas être sensible à ce climat de tension, où nous découvrons l’humanité de ces deux personnages? Cela ne vous rappelle-t-il pas, au début de l’évangile, les paroles de l’ange au futur père nourricier de Jésus: laisse faire, ne t’oppose pas, accueille (Mt 1,20)? Et ce baptême n’est même pas raconté! Dans un fondu enchaîné, nous assistons à l’émersion de Jésus et à l’ouverture du ciel. Jésus voit l’Esprit; nous percevons la voix céleste, confirmant ce que l’annonciation à Joseph nous avait déjà appris (Mt 1,18-25). Avec cette précision: le Fils de Dieu est qualifié de «bien-aimé». Cette expression souligne la fragilité de la vie d’un enfant, unique chéri, dont l’idée de la disparition peut s’avérer angoissante pour ses parents (cf. Gn 22,2). Laisser les événements suivre leur cours, c’est permettre à l’Esprit saint de créer la vie, de nous faire sortir des eaux pour vivre, d’ouvrir pour nous aussi le ciel, de sorte que cette Parole résonne en chacun de nous et autour de nous: «Cette personne est mon enfant bien-aimé.»
Jean-Charles Bichet
Prière:
Seigneur, nous reconnaissons combien peut être angoissant notre besoin de tout gérer, fâcheuse notre crainte de ne pas nous trouver à la hauteur. Que ta douceur nous persuade d’accepter que tu nous aimes tous tels que nous sommes. Emerveille-nous de cette joie que tu places en chacun de nous.
