Fête nationale (Marc 14,53-54 et 66-72)

2024-08-01

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A trois reprises On pense habituellement que le chiffre 3 est signe de quelque chose de complet et de positif. Pour Pierre, décidément présent dans toutes les situations scabreuses, le chiffre 3 n’est guère de bon augure. Ce n’est pas seulement à une, voire à deux, mais bien à trois reprises que Pierre va affirmer, dans un crescendo rempli de tension, qu’il ne connaît pas celui qu’on vient d’arrêter. L’épisode est célèbre, autant que le chant du coq qui le ponctue! Loin de moi l’idée de me moquer de l’étrange couardise du disciple habituellement le plus zélé de toute l’équipe. Il me semble que je le comprends, que je ressens son angoisse dans cette situation périlleuse. N’est-il pas judicieux parfois de regarder en face l’ampleur du désastre? N’est-il pas recommandable, dans certaines occasions, de chercher à «limiter les dégâts»? Mais là, Pierre lui-même prend conscience de ce qui vient de se jouer. Il ne pleure pas seulement sur sa trahison, mais sans doute aussi sur le décalage entre son idéal (sa volonté de ne jamais trahir Jésus) et la réalité (son impuissance, quand la situation est devenue complexe, à faire autre chose que ce qui s’impose naturellement à lui). C’est ce décalage-là qui lui saute aux oreilles quand le coq se met à chanter.

Christophe Allemann

Prière:  

Seigneur, j’ose croire que tu peux tout entendre, vraiment tout, même et surtout ce qui ne sort pas joliment et positivement de ma bouche. J’aimerais que ma prière soit toujours belle, mais je reconnais que ce n’est pas toujours la réalité. Cantique «PsC» n° 276; «Alléluia» n° 33-27