Espérer envers et contre tout (Esaïe 24,1-23)

2022-12-12

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Ce texte appartient au genre apocalyptique. Apocalypse, du grec apocalupsis, veut dire dévoilement, bien avant de signifier catastrophe. Esaïe voit le monde livré à la tristesse (7-12). La musique se tait, le vin n’anime plus les fêtes. La joie a déserté le pays. Il voit, comme les olives ou les grappes oubliées lors de la récolte (13-15), un petit reste dans la population qui continue d’acclamer le Seigneur. Mais il est désenchanté (16-20). La trahison est partout. La terre vacille comme un ivrogne. Elle tombe sous le poids de son péché et ne se relève pas. Esaïe voit un monde qui ne respecte plus rien, une terre livrée au mal sous toutes ses formes. Ce sont des images fortes. Les guerres (j’écris pendant le conflit en Ukraine), la faim et la misère, le pillage des ressources, l’atteinte portée au climat évoquent cette terre qui vacille comme un ivrogne. Mais Esaïe ne voit pas que cela. Les textes apocalyptiques se veulent aussi encourageants. Le prophète voit Dieu s’en prendre au mal (1-6). Le Seigneur disperse les humains de toutes conditions (1-2). Ils ont rompu le pacte qui les unissait à lui. A la fin (21-23), le Seigneur interviendra dans le ciel et sur la terre. La lune et le soleil perdront leur éclat, les rois aussi. Un roi unique restera à Jérusalem, lui. Ces paroles d’Esaïe, avec leur langage particulier, peuvent nourrir notre espérance. Du mal, Dieu ne veut pas. Nous pouvons tenir ferme avec lui et résister.

Pierre Marguerat

Prière:  

Seigneur, nous te prions pour notre monde. Suscites-en son sein des forces d’espérance, de solidarité et de paix.