Dieu des vivants (Genèse 25,7-11)

2024-04-10

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Quelques traits idéalisés évoquent la vie d'Abraham, le grand ancêtre du peuple juif: une longue existence de 175 ans, une vieillesse heureuse et rassasiée. Le tombeau familial qu'il avait acquis, la caverne de Makpéla, dans la région d'Hébron, est un repère important: il y est enseveli à côté de la dépouille de Sara, son épouse, et c'est là que leurs descendants les rejoindront. A remarquer la présence de son fils Ismaël, représentant des tribus du nord de l'Arabie: la figure d'Abraham est le symbole d'une bénédiction inclusive, quand bien même celle-ci sera portée et transmise par des acteurs particuliers. Ce texte semble refléter une acceptation sereine de la mort et ne fait aucune allusion à une quelconque résurrection. Cependant, le tombeau exprime par son existence même le désir qu'une mémoire se perpétue: «Oui, Dieu a suscité un groupe familial, porteur d'une promesse qui le dépasse. Notre temps est limité, mais la parole de Dieu subsiste éternellement.» C'est la signification qu'induit silencieusement toute tombe ou toute inscription funéraire, et je regrette que, pour des raisons écologiques ou de mode, on choisisse souvent l'effacement complet. L'idéal de vie terrestre de l'Ancien Testament n'est cependant pas contraire à la foi en la résurrection. Car la résurrection n'est pas un prolongement naturel, quasi biologique, de notre existence. Elle est une pure action divine, dont la forme dépasse l'imagination: Jésus dira de Dieu qu'il est «le Dieu des vivants» (Mt 22,32).

René Blanchet

Prière:  

O Dieu, que grandisse notre confiance en ton projet de création et de vie qui dépasse notre horizon. Permets-nous ainsi d'envisager sans regret nos limites, sans crainte notre finitude et sereinement notre mortalité.