Deux petits chouchous (Genèse 48,1-10 et 20-22)

2024-06-27

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Jacob a été si affecté par la longue absence de Joseph, qu’il décide de faire d’Ephraïm et de Manassé ses propres fils, en les substituant à leur père (v. 5). C’est dire l’importance que revêt pour lui son bien-aimé, qui comptera double tout en disparaissant de la liste de ses fils. Pourtant, Jacob ne connaissait ni ces deux petits-fils ni leur mère égyptienne de pure souche. Il n’hésite pas une seconde à les bénir, dans un esprit d’ouverture œcuménique! Ces deux garçons en voie d’adoption ont même droit à un traitement de faveur; les voici devenus prioritaires, au même rang que leurs aînés Ruben et Siméon (v. 5), solidement implantés en territoire samaritain. Qu’Israël donne sa bénédiction à l’envers, en faisant passer le cadet avant l’aîné (v. 20), ne nous étonne pas outre-mesure; rappelons-nous les précédents d’Abel et Caïn, Isaac et Ismaël, Jacob et Esaü. Quant au dernier verset de notre passage, il assure le lien avec Gn 33,19 et résonne dans ce verset de l’évangile: «Jésus arrive en vue d’une ville de Samarie appelée Sychar (du côté de Naplouse, l’ancienne Sichem), près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph» (Jn 4,5).

Jean-Charles Bichet

Prière:  

Seigneur, en contemplant mes enfants, mes petits-enfants, comme Jacob, je m’interroge: «Qui est-ce?» Donne-moi de les accueillir tels qu’ils sont, bien différents de moi; donne-moi de pouvoir leur offrir ma bénédiction. Qu’ils soient pour moi comme Ephraïm: qu’ils m’ouvrent à l’avenir; comme Manassé: qu’ils m’empêchent de m’enfermer dans mon passé.