Demander le discernement (Genèse 32,2-13)
2024-04-20
Les retrouvailles entre Jacob et Esaü semblent mal parties. L’un n’ose pas aller dire pardon, il préfère envoyer des messagers «tâter le terrain», l’autre s’avance sous bonne garde. Vu ce qui s’est passé entre les deux frères, Jacob interprète la présence de cette troupe comme une menace. Angoissé, il prend donc des mesures pour limiter les pertes, puis se met à prier. Il s’appuie sur les promesses divines pour implorer de l’aide en sus de «toutes les faveurs et la fidélité» dont il a déjà bénéficié (v. 10). Mais il ne remercie pas de ce qu’il a reçu. Il a peur, mais ne demande pas le courage d’aller vers Esaü, ni le discernement qui permettrait de «se mettre à la place de l’autre». Ce que Jacob veut, c’est être protégé ici et maintenant de la violence dont il pense qu’elle va déferler. Il ne se pose pas la question de savoir si Esaü s’est entouré d’hommes parce que lui aussi a peur: après tout, Esaü ne connaît pas les desseins de ce frère qui revient. Hélas, il est plus facile de faire un procès d’intention que d’essayer de voir la situation avec les yeux d’autrui. Il est plus aisé d’accuser l’autre que de lui demander pardon ou de menacer que de pardonner. Il est tentant d’exiger davantage plutôt que de remercier. Que de conflits pourraient cependant être évités si nous demandions du discernement!
Anne Sandoz Dutoit
Prière:
Seigneur, pardonne-nous d’oublier si souvent de demander avant tout, comme Salomon, un cœur qui écoute. Fais grandir en nous la capacité de discernement et de pardon.
