Danse macabre (Matthieu 14,1-12)

2023-09-05

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Danser pour réveiller les sens d’un roi blasé et le conduire au meurtre, c’est le comble de la cruauté. On retrouve dans ce récit toute l’horreur des atrocités commises dans le monde pour les motifs les plus futiles, pour combler les désirs bestiaux d’humains qui oublient leur vocation première. Pourtant, ce passage commence et se termine par la mention du nom de Jésus, qui vient encadrer la mort du Baptiste. Jésus, qu’Hérode prend pour Jean ressuscité, comme si ce miracle pouvait le libérer de la culpabilité. Il a l’intuition du parallèle entre les deux destins: l’affrontement avec les puissants, la condamnation lors d’une fête, l’ensevelissement par les disciples. Et de manière étonnante, Hérode annonce la résurrection, non pas celle du Baptiste, mais celle de Jésus lui-même. En lisant ce passage, notre regard peut s’arrêter sur l’image de la tête sanglante de Jean Baptiste posée sur un plateau, comme la peinture du Caravage. Aujourd’hui, nous pouvons nous plonger dans les actualités qui nous rappellent que la cruauté humaine n’attend que des circonstances propices pour se déployer. Mais alors, comme aujourd’hui, Jésus encadre l’histoire. Il la féconde par une annonce qui résonne même chez les puissants: Dieu veille, et le mal et la mort sont d’ores et déjà vaincus!

Ariane Baehni

Prière:  

Seigneur, aide-moi à percevoir les signes de ta présence et de ton action dans le monde.