Dans sa plaie il y a guérison pour nous (v. 5) - (Esaïe 52,13-53,5)

2023-12-27

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Où est passée la joie de Noël? Disparue? Non: elle se loge dans l’affirmation folle que dans le destin tragique du Serviteur se trouve en germe notre paix et notre guéri- son. Mais qui est ce Serviteur? Le peuple d’Israël? Un prophète comme Jérémie? Un croyant comme Job? Ou est-ce le Messie – Jésus emprunte en effet un tel chemin similaire de Serviteur. Ou est-ce nous-mêmes? Le plus important, c’est l’attitude du Serviteur face au mal, qui fera de lui un jour un humain comblé (v. 11). La souffrance du Serviteur n’est pas le signe d’un abandon ou d’une sanction de Dieu: c’est le fait du mal et de la méchanceté humaine; le mal que l’on commence toujours par subir de manière injuste et que l’on risque toujours de reproduire, si l’on n’est pas guéri de ses ravages. Le Serviteur dévoile ce fonctionnement du mal subi, répété, amplifié; il voit l’injustice à la racine, et les torts qui en résultent; assumant la méchanceté humaine, il révèle notre paix possible. Et Dieu donne raison au Serviteur qu’il relève – et là se trouve notre guérison: le mécanisme du mal est dévoilé, une com- passion se développe envers la victime, qui apaise et libère du besoin de reproduire les torts subis. Car un humain malfaisant est de fait une ancienne victime… Ainsi, le cercle vicieux de l’enchaînement du mal est rompu. A la suite du Christ, l’on peut s’avancer sur le chemin du Serviteur souffrant et libéré, qui devient source de guérison et de paix.

Daphné Reymond

Prière:  

Pauvre et sans apparence, ô Jésus notre Roi. Tu veux la non-violence, et tu meurs sur la croix. Heureux celui qui voit dans son cœur la souffrance, et la soigne grâce à toi.