Comme toi, Seigneur (Matthieu 10,26b-33)

2023-08-15

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Ni vous ni moi ne risquons d’être qualifiés de Belzébuth (ou Béelzéboul, v. 25). Il est cependant tout à fait possible de se faire accuser de prosélytisme, avec la connotation de vouloir imposer sa foi à autrui, parfois de manière manipulatrice. Et il est vrai que nos Eglises multitudinistes se soucient de ne pas donner prise à ces accusations. Au risque parfois que «le sel perde sa saveur» ou que l’on ne parle de foi qu’avec des convaincus. Vivre ce qu’on croit et en rendre compte ouvertement est un défi qu’il incombe à chacune et chacun de relever, mais aussi dans notre contexte exempt des persécutions dont il est question dans ce chapitre. Les versets 32 et 33 ne sont pas à lire comme une menace, mais au contraire comme l’attestation de la liberté de croire que Dieu nous reconnaît: Dieu s’adresse à nous en Jésus-Christ, il est venu à nous comme un enfant, sans s’imposer en puissance. Il parle à notre cœur, au creux de notre oreille, et nous pouvons nous fermer, rejeter sa parole, sa présence. Il prend au sérieux nos décisions, notre conviction. Il entre en matière avec nos revirements, notre repentir, nos demandes de pardon. Il soutient notre chemin d’humains en respectant qui nous sommes. Et il nous donne aussi – si nous nous y engageons – de pouvoir dire une parole qui relie et fait sens, de poser un acte nécessaire, quoi qu’il en coûte, comme Jésus l’a fait. Grâce à Dieu, il est possible d’agir selon nos convictions chrétiennes et de témoigner de notre foi, hors de tout prosélytisme, est possible.

Sophie Wahli-Raccaud

Prière:  

Seigneur qui nous aimes sans mesure et à qui rien n’est caché, conduis-nous à respecter la plus petite, le plus vulnérable, pour que nous agissions envers eux comme tu agis envers nous.