Catastrophes naturelles et politiques (Esaïe 28,14-22)

2022-12-16

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Mais quel est donc «ce pacte conclu avec la Mort»? Le vocabulaire hébreu utilisé ici «karat berit» fait bien sûr penser à l’alliance conclue par Dieu avec Israël. Esaïe critique avec un mordant certain les autorités politiques de la ville de Jérusalem qui seraient tentées de s’allier avec une entité qui n’est par définition pas fiable: il devait penser aux Assyriens dont la puissance s’était révélée telle au temps d’Esaïe qu’ils avaient déjà réduit en miettes le royaume du Nord. Il ne restait plus alors que le tout petit royaume de Juda. Esaïe fait ici un parallèle avec des catastrophes naturelles: déchaînement des éléments, grêle, montée des eaux, destruction des abris… Au fil de la lecture du texte, nous pensons irrésistiblement à la pierre rejetée par les bâtisseurs qui est devenue la pierre principale (Mt 21,42), mais aussi à la parabole des deux maisons (Lc 6,46-49): celui qui fait confiance à la vérité et à la justice repose sur des bases solides alors que ceux qui se compromettent à coups de mensonges se retrouveront démunis. Ce thème classique de la sagesse est doublé par la tonalité brutalement apocalyptique de la fin du passage: la destruction de tout le pays est décidée! (v. 22): l’écho inquiétant du cri d’Esaïe retentit encore aujourd’hui puisque, si les terribles Assyriens ont disparu corps et biens dans le gigantesque compte de pertes et profits de l’histoire universelle, notre planète est, elle, menacée d’une destruction plus redoutable encore. Cependant, souvenons-nous qu’Esaïe reste le prophète de l’espérance et non du désespoir…

Robin Masur

Prière:  

Nous devons discerner quels sont les fondements véritables de notre vie: avec qui, avec quoi sommes-nous alliés? Seigneur, éclaire-nous!