Le véritable maître du monde (Esaïe 26,7-19)

2022-12-15

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Dans ce passage dont presque chaque verset pourrait être médité durant de longues minutes, le prophète Esaïe esquisse un tableau ample allant de l’intimité de l’être humain (avec ce magnifique v. 9 qui mérite d’être appris par cœur telle une litanie: «Pendant la nuit, vers toi mon âme aspire, mon esprit, au-dedans de moi, te cherche» a une dimension plus politique qui plaira certainement moins au lecteur contemporain, lorsqu’on lit au v. 15: «Tu as fait grandir la nation» encore que… si les frontières du pays reculent suffisamment, alors ce sera toute la terre qui fera l’objet des sollicitations du Seigneur! La clé de ce passage est bien la majesté divine: Dieu est le souverain maître de justice, et tout ce qui vit ne le fait que sous sa permission. C’est ainsi qu’il faut considérer ces deux versets apparemment contradictoires sur la mort: d’un côté, elle écrase tout et précipite chacun vers un oubli éternel (v. 14), et de l’autre, il est toujours permis de croire aux promesses de restauration de la vie (v. 19). L’homme ne peut se gargariser de rien: tout ce qu’il fait, advient seulement sous la permission du Seigneur (v. 12), et les hommes sont bien incapables d’offrir par eux-mêmes un salut (v. 18). C’est évidemment désagréable pour notre ego qui est remis à sa juste place. Mais il ne s’agit pas d’un écrasement: cette confiance envers ce Seigneur si majestueux ne peut qu’aboutir à la joie véritable: réveillez-vous, criez de joie!

Robin Masur

Prière:  

Seigneur notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous, mais c’est ton nom seul que nous redisons.