Annonce de salut (Esaïe 29,17-24)

2022-12-17

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Le livre d’Esaïe est une cathédrale foisonnante et il est compréhensible que le lecteur puisse se sentir désarçonné devant tant de passages à demi obscurs comme celui que nous lisons aujourd’hui. Cependant, s’il y a bien un thème qui est récurrent, c’est celui de la surdi-cécité spirituelle du peuple d’Israël: lors de la vocation d’Esaïe (Es 6,8-10), le Seigneur annonçait qu’il allait éteindre la capacité spirituelle du peuple d’Israël (cœur engourdi, oreilles appesanties, yeux collés!) jusqu’à ce que la sanction soit survenue – le châtiment infligé par les Assyriens (ou, par superposition, les Babyloniens) –, tout en se préservant un reste qui sera restauré tandis que les impies et les méchants seront sanctionnés. Or, dans le passage qui nous occupe, le terme de cette surdi-cécité est annoncée comme étant imminente – irrésistiblement, le lecteur ne peut que penser à la question posée par les disciples de Jean Baptiste à Jésus sur son identité messianique et la réponse de celui-ci: les sourds entendent, les aveugles voient et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres (Mt 11,1-6): il paraît évident que ces prodiges sont à comprendre non pas sur le plan littéral, mais bien spirituel, aussi bien chez Esaïe que dans l’évangile de Matthieu quelques siècles plus tard.

Robin Masur

Prière:  

Seigneur, puisses-tu déboucher nos yeux et veuille bien dessiller nos oreilles: tu es déjà parmi nous, et nous ne le savons pas.