Apocalypse 17,1-6 (Etonnement et tentation)

2022-11-03

Lire le texte

Nous voici donc au désert, transportés par l'ange, remplis d'Esprit et face à une vision aussi improbable qu'effrayante. En effet, à la suite de Jean, nous ne pouvons que témoigner notre étonnement devant cette surenchère de richesses, de luxures et de débordements qui compose le portrait de la femme. Tout est fait pour nous faire passer de l'envie à l'effroi: le vin d'un côté, le sang des martyrs de l'autre. Les précieuses étoffes et parures d'un côté, le nom inscrit sur le front de l'autre. La coupe d'or d'un côté, son contenu de l'autre. Cette ambivalence met bien en évidence que ce qui attire l'œil n'est pas forcément ce qui nourrit le cœur, et que le coût des plaisirs immédiats, de l'ivresse facile, se mesure parfois à la vie des enfants de Dieu. Mais nous sommes au désert, emparés par l'Esprit. Cette précision fait écho aux récits de la tentation de Jésus, juste après son baptême. Sa mise à l'épreuve fut affaire de résistance au pouvoir sur la nature, sur son prochain et sur Dieu, et s'il en ressortit vainqueur, c'est parce qu'il savait son ancrage en Dieu, en l'amour, en la vie. Alors nous, lorsque nous sommes au désert face à nos chimères, vivons l'étonnement de voir que la tentation ne se fuit pas, mais que nous y faisons face, conscients que notre combat est une résistance, dans la double confiance que Christ nous donne en ouvrant le chemin à travers tout désert, et que le Père nous assure par sa toute-puissance et son jugement promis.

Etienne Guilloud

Prière:  

Dieu, Eternel, remplis-moi d'amour aux jours d'épreuve pour que je grandisse.