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Ai-je vraiment pardonné? (Proverbes 17,9)

2024-11-23

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Je m’amuse souvent de la phrase «je pardonne, mais je n’oublie pas» qui sortie au bon moment a souvent pour effet d’enfermer une personne dans son rôle de coupable. Derrière les apparences du pardon, cette phrase révèle une blessure qui saigne encore et le besoin d’être sûr que son bourreau lui non plus n’oublie pas. Plutôt que de se mentir à soi-même, il me semble bien plus constructif d’accepter qu’on a du mal à pardonner. Le pardon est un procédé radical, qui selon les circonstances peut être inaccessible, même aux chrétiens les plus pratiquants. Mais tant qu’on pense qu’on a pardonné, on se prive de la possibilité d’y parvenir pleinement un jour. Pardonner ne se résume pas à dire une parole, mais c’est, dans le langage si incarné des Hébreux, «couvrir une faute», un peu de la même façon qu’on couvre son corps d’un habit. Pardonner à celui qui nous a fait du mal, c’est donc protéger sa vulnérabilité, le préserver de la honte, ne pas exposer sa nudité. C’est là un geste d’amour qui crée des liens en permettant aux autres de retrouver leur dignité.

Martin Nouis

Prière:  

Père, je remets devant toi toutes les blessures que mes proches m’ont faites. Montre-moi celles qui saignent encore, accompagne-moi sur le chemin du pardon pour qu’un jour, je sois guéri et que ceux qui m’ont blessé retrouvent à mes yeux leur dignité.

Pensée du jour

Je te donnerai tout ce pouvoir avec la gloire de ces royaumes, parce que c'est à moi qu'il a été remis et que je le donne à qui je veux. (Luc 4,1-13 (v. 6))

Lire la suite Proposé par : Pain de ce jour