"Quand j'entends tant d'appels de détresse, que je vois tant de désespoirs et tant d'amour cassés, Seigneur, je voudrais avoir mille vies pour apaiser, consoler, aimer, soulager, réconcilier."
Père Guy Gilbert, "Passeurs de l'impossible", éditions Stock, 2000
Aller vers…
Une partie du travail de notre pastorale oecuménique se déroule dans les rues de Lausanne. Depuis plusieurs années, l’aumônier Slawomir Wojtanowski assure une présence régulière sur la place de la Riponne, lieu de fréquentation important de personnes en situation de fragilité.
Tous les jeudis, accompagnés par plusieurs bénévoles et autour d’une collation qu’il amène, il se met à l’écoute des uns et des autres. Une guitare qu’il a apportée passe entre les mains fatiguées de quelques-uns. Celles-ci se mettent alors à courir sur les cordes pour un instant de grâce, comme une fleur perçant le béton de la ville.
Être présent, être à l’écoute. Savoir entendre au-travers des bruits de la bouillonnante cité, les paroles d’une foule devenue anonyme et souvent méprisée. Ces visages qui quotidiennement se croisent, de jour et de nuit, portent les traits qu’a dessinés une vie aux nombreux méandres. Des destins fêlés qui ne se reflètent plus sur le miroir de notre société.
L'aumônerie de toutes et de tous - N'exclure personne
Quiconque sort de son chez-soi porte dans son coeur les choses qui vont bien, comme celles qui lui pèsent. Que cela soit pour faire ses commissions, pour se rendre à son travail ou pour toute autre raison, il se pourrait que vous croisiez notre route dans les rues de la ville.
Oui, il n'est pas nécessaire d'être précarisé pour que vous soyez approché par un membre de notre équipe ou pour que vous puissiez nous parler. Nous n'excluons personne et nous tentons dès lors de faire de notre mieux pour être attentifs à une personne en souffrance. Nous ne portons pas de vêtements distincts, mais si votre coeur reconnait notre visage, n'hésitez pas à nous aborder...
Une Eglise en marche
La Riponne n'est pas l'unique endroit dans lequel nous nous rendons. En journée, nous parcourons à pied les rues alentour, de la rue du Tunnel jusqu'au quartier du Flon, de la rue St-Martin à la gare, et là où nos pas nous mènent, nous battons le pavé. Vêtus d'un sac à dos, de quoi boire et manger, nous nous arrêtons vers qui semble en avoir besoin, pour écouter surtout, parler, orienter et même lorsque la personne le demande, pour prier avec et pour elle.
L'Eglise est en marche aussi, sur les sentiers tortueux de la vie humaine. Parce que justement, l'Eglise elle-même est humaine.
"Entre ombre et lumière se dessine ma route. Je la connais autant que je l'ignore. Elle m'appartient autant que je l'emprunte. J'y suis nomade et sédentaire. J'y suis seul et tribu. Pourtant, voilà qu'au détour d'un virage, je m'y trouve si seul. Personne ni devant, ni derrière. J'hésite alors à avancer. Qui donc sera à mes côtés, entre ombre et lumière ?"
auteur anonyme