Un interdit au paradis (Genèse 2,4b-17)
2023-01-05
Dans ce second récit de la création se trouvent deux choses: un jardin et un interdit. Beaucoup ont médité sur ce jardin (qui se dit «pardès» en perse, de là vient le mot de paradis!) pour en faire un lieu idéal, pour ainsi dire «édénique»! Mais pour l’auteur biblique, il ne s’agit pas tant d’une nature vierge et agréable, mais plutôt d’une référence aux jardins cultivés des villes babyloniennes: un lieu aménagé pour favoriser la vie. A côté du jardin, Dieu pose un interdit. Voilà qui apparaît d’emblée en contradiction avec l’idée que nous nous faisons d’un paradis: un lieu de liberté où je peux faire ce que je veux! Cet interdit divin vient rappeler que la condition humaine est une condition limitée, que nous n’avons pas tous les pouvoirs; qu’entre l’humain et Dieu, il y a une différence fondamentale. Et c’est là une situation voulue par Dieu. Car pour nous permettre d’être des humains et de grandir en humanité, pour nous permettre d’entrer de manière féconde en relation avec Dieu et grandir en humanité, la limite que constitue un interdit est nécessaire. Notre liberté consiste à choisir: voulons-nous être des humains ou chercher à devenir «comme des dieux» et céder à la voix du serpent? Mais là, c’est déjà une autre histoire.
Didier Halter
Prière:
Pardon, ô mon Dieu, pour toutes les fois où nous détruisons le jardin que tu as aménagé pour notre vie. Soutiens-nous dans les efforts à faire pour que la vie s’y épanouisse.