Un appel radical difficile à entendre (Jacques 4,1-12)
2023-10-24
Voici un texte qui ne badine pas avec les plaisirs. Ni avec les humains qui les érigent en philosophie. On peut imaginer une véritable critique de l’auteur envers les adeptes de l’hé- donisme, nombreux à l’époque de Jacques. Pour notre culture et nos habitudes, cette condamnation cinglante n’est pas très réjouissante. De quoi s’agit-il exactement? De la dualité entre ce monde et Dieu. Ou plus précisément: de la dualité entre l’amour du monde et l’amour de Dieu. L’humain ballotté entre les plaisirs et l’éthique chrétienne, entre la passion et la suivance, vit une existence divisée, incom- patible avec la foi. L’auteur de la lettre n’y va pas avec le dos de la cuiller. Que faire de ce radicalisme aujourd’hui? Peut-il encore résonner dans la société occidentale contemporaine où les distractions, les jeux, les sports, les arts, la gastronomie, les loisirs en général font partie du quotidien? Difficilement. Pourtant, ce texte se donne à notre méditation. A côté d’un manichéisme abrupt qui exhorte la communauté chrétienne à une pureté dont on connaît les limites, ce texte met en garde contre les excès d’une vie abandonnée à la satisfaction immédiate de nos envies. Il insiste aussi sur l’incontestable centralité de la loi. Dieu seul est juge, ce qui ne signifie pas seulement qu’il est l’unique à pouvoir «sauver ou perdre» (v. 12), mais qu’il est le créateur généreux qui met en l’humain des étincelles de son esprit. Sans ce don, pas de vie possible.
Janique Perrin
Prière:
Apprendre l’humilité, retrouver le goût ample de l’obéissance, Dieu de joie profonde, aie pitié; Christ vivant, relève-moi.
