Psaume 116,10-19

2024-04-28

Elle est précieuse, aux yeux du Seigneur, la mort de ses fidèles… Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, fils de ta servante, moi que tu as affranchi de ses chaînes? Par cette question audacieuse, le psalmiste fait valoir devant le Seigneur son droit à une part de l’héritage de sa mère: comme et avec elle, c’est un réconfort d’être considéré comme le «familier» d’une maison terrestre chaleureuse, le portrait prophétique d’un ayant-droit aux promesses de l’Alliance céleste. Dieu endure le deuil de ses amis rachetés de l’esclavage – dont les vies lui étaient précieuses (vv. 15-16). En son Fils, la compassion devient acte de présence aux pauvres dans leurs travaux et jours infructueux. Et aussi don: par sa vie offerte, sa mort consentie, nous cheminons sous le regard de Dieu. Car dans l’épreuve et la tristesse, l’humain naturel porte sur lui-même et ses semblables un jugement sévère: il estime n’être que mensonge (v. 11). Le Seigneur vit différemment cette modulation en mineur du chant de la vie. Pertes, arrachements et brutalités, il les affronte à travers les souffrances de son Fils bien-aimé, renonçant pour lui-même à toute défense et parole vengeresse.

Hugo Baier

Prière:  

Echo dans les textes de ce dimanche «Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron.» (Jn 15,1-8) «Mes enfants, n’aimons pas avec des paroles et de beaux discours seulement, mais avec des actes qui montrent que notre amour est vrai.» (1 Jn 3,18-24) Cantique «PsC» n° 321; «Alléluia» n° 22-04