Obéir, oui, mais… (Genèse 22,1-19)

2023-02-10

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Abraham, comme la première fois que Dieu l’appelle (Gn 12,1), se prépare soigneusement et se met en route pour obéir à cette voix qui vient d’ailleurs. Face à cet appel, il obéit sans un «mais», sans un «pourquoi». Lui qu’on appelle père des croyants va jusqu’au bout de ce que peut impliquer la confiance en Dieu. Pour Abraham, il n’y a pas de limites, pour son Dieu il est prêt à tout, même à sacrifier son fils, héritier de la bénédiction. Face à cela, Dieu oppose un «non» catégorique! Dans son contexte, ce passage est implicitement une condamnation des sacrifices humains. Il montre que le sacrifice ou la mort d’un être humain ne permet pas à un semblable d’aller mieux ou de gagner quelque chose. Aujourd’hui la notion de sacrifice peut être comprise plus largement. Lorsque nous avons besoin de nous montrer meilleurs, plus importants au détriment d’autres personnes, est-ce que ce n’est pas une forme de «sacrifice humain»? Ce lieu reçoit le nom de "Dieu voit" ou "Dieu veille". Nous n’avons donc pas besoin de nous montrer, de sortir du lot en sacrifiant même ce qui nous est le plus cher. Si Abraham est récompensé pour son acte, il n’en demeure pas moins que ce n’est qu’une reprise des promesses qu’il a déjà reçues par le passé (Gn 12,2 et 15,5). On peut penser que Dieu n’attendait pas un tel acte pour donner sa promesse!

Emmanuelle Dobler

Prière:  

Dieu de vie, donne-moi d’accepter mes limites et de prendre soin de mon prochain. Rappelle-moi que devant toi, je n’ai rien à prouver, tu me vois tel que je suis.