Le transfiguré, c’est le crucifié (Matthieu 17,1-13)

2023-09-15

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Hier, nous lisions une promesse de Jésus qui pouvait paraître bien trop grosse: «Quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son royaume» (16,28). Et voilà que, six jours plus tard, Jésus s’en va sur une montagne (comme Moïse et Elie, bien sûr) avec comme témoins privilégiés Pierre, Jacques et Jean et vit une révélation de son identité divine (avec des vêtements «blancs comme la lumière») en pleine continuité de la Loi (Moïse) et des prophètes (Elie). Pour évidente qu’elle soit, parce qu’elle se «fait voir», la transfiguration elle-même a un aspect tragiquement incommunicable – Jésus doit demander à ses disciples de garder le silence à ce sujet: il est évident qu’elle ne peut qu’être mal interprétée. Les disciples, Pierre en particulier, ont de la difficulté à comprendre: Pierre s’est fait rabrouer hier, en reprochant à Jésus d’avoir proclamé une destinée de souffrance, et sa proposition maladroite, aujourd’hui, de dresser trois tentes n’a connu guère plus de succès. Remarquons que Jésus reprend son activité de thérapeute en touchant les disciples, emplis de peur, et l’accompagne d’une parole positive qui leur permet de retrouver le mouvement. Jésus reprend également son activité de rabbi et fournit les clés d’interprétation pour comprendre l’identité du Baptiste et sa propre identité, mais ce ne sera qu’après la Passion et la Résurrection que les disciples pourront mettre en place toutes les pièces du puzzle: celui qui est transfiguré, c’est le crucifié et nul autre. Ecoutons-le!

Robin Masur

Prière:  

Christ et Seigneur, lorsque nous sommes à terre, apeurés, c’est toi qui nous relèves.