La force d’un regard (Marc 10,17-22)
2024-08-08
Jésus le regarda et se prit à l’aimer… Cet homme empêtré dans ses richesses touche Jésus. Posséder des biens, posséder l’autre, posséder le monde sont peut-être les pires dépendances que nous puissions avoir en tant qu’êtres humains. Le drame de notre humanité: S’attacher à tel point au bien-être matériel, à l’amassement des richesses et à tous les avantages que cela procure en termes de pouvoir, de jouissance, de loisirs, etc, et s’imaginer que l’on ne peut vivre autrement, même si à plus ou moins long terme nous savons que cela mène à la destruction de l’autre ou de la planète. Quelle tristesse! Est-ce que la force d’un regard pourrait changer le cœur de l’humain et l’ouvrir à une autre logique, celle du manque et celle du don? C’est le pari de Jésus: offrir son amour à temps et à contre-temps, un amour qui ne possède pas, un amour qui ne force rien, un amour qui demande simplement à être reçu, les mains ouvertes, les mains vides, comme un petit enfant. Seule la puissance de cet amour, en apparence fragile et vulnérable, sauvera l’humanité de tous ses rêves de grandeur et d’omnipuissance et de ses dérives dramatiques.
Karin Phildius
Prière:
Seigneur, tu es l’Eternel Dieu qui nous fait sortir des lieux étouffants où nos possessions nous possèdent. Par ta Loi, tu nous rends libres. Ton dépouillement est notre richesse. Apprends-nous le manque pour mieux donner et accueillir ton amour. (inspiré d’une prière de Marion Muller-Colard, Eclats d’Evangile)