Complètement barré! (Marc 3,20-21 et 31-35)

2024-01-16

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L’évangile selon Marc est le plus rêche de tous: pas seulement en raison de son style rugueux, mais aussi parce qu’il n’accorde aucun intérêt positif aux origines ni à la famille de Jésus. Pour preuve, ce passage choisi qui affiche sans détour les incompréhensions entre le Nazaréen et ses proches: “Complètement barré!” C’est au point qu’ils tentent de l’enlever au motif de le protéger contre lui-même. On est loin de la représentation pieuse de la Sainte Famille et de la paix des ménages! Cela surprend, mais le propos a au moins le mérite de la clarté: en affinité spirituelle, les liens de sang ne signifient rien (désolé pour Marie...), mais demeurent les liens électifs, durables ou volatiles, qui agrègent à la figure du Galiléen tout en se calant sur la volonté de Dieu. Décidément, on ne fait que recevoir ses parents ou sa fratrie. Avec le recul, bien sûr, on se méfiera de la dérive sectaire, car il est bien connu que le religieux replié sur lui-même isole et coupe les liens sociaux et familiaux antérieurs. Ici, il semble qu’on pointe plutôt les prétentions de Jacques, le frère de Jésus, à vouloir mener la barque de l’Eglise depuis Jérusalem jusqu’à Rome, et qu’il se fasse ainsi rembarrer sans ménagement: “Complètement barré!”, lançait-on dans les cercles chrétiens romains à son encontre. La réponse des moutons à celui qui, par esprit de clan, se voulait aussi berger...

Blaise Menu

Prière:  

Esprit saint, tu rassembles les croyantes et les croyants, dans toute leur diversité, en une seule famille spirituelle. Donne-moi de toujours percevoir cette diversité de foi, même lorsqu’une sensibilité n’est pas la mienne.